Au moment même où le lobby nucléaire et quelques politiciens tentent d’imposer la construction de nouveaux réacteurs atomiques au Tricastin et de prolonger de dix ans les vieux réacteurs périmés et dangereux : la résistance, le refus, les actions déterminées sont d’actualité.


 

TRIBUNE
Second volet de « À charge contre le nucléaire »
par le Collectif antinucléaire de Vaucluse

 

Les Jeux Olympiques de Tokyo : une opération « écran de fumée » et de « greenwashing« 

Tout doit concourir pour le petit monde de la dictature nucléaire à la rentabilité financière, à la reprise économique et au business lucratif des actionnaires des entreprises nippones. Ainsi, gouvernement et secteur privé font le « forcing » pour la tenue des Jeux Olympiques à Tokyo avec le soutien ardent du Comité international olympique au mépris des populations locales et de la santé des sportifs et des spectateurs.

La tenue de ces J.O. n’est qu’une opération de diversion visant à détourner le regard de la population japonaise et de l’opinion publique internationale afin de nier la réalité des accidents nucléaires. Y compris à coup de thématique « développement durable » et « énergie renouvelable » compatible avec le nucléaire. Offrir une façade présentable alors que la vie collective et individuelle est en perpétuel danger.

 

L’industrie nucléaire militaro-civile crée la catastrophe, puis la nie en répétant « tout est sous contrôle »

La France participe directement à cette sinistre oppression inhumaine là-bas comme ici et ailleurs : Areva (Orano) a fournit le combustible d’oxydes de plutonium et d’Uranium « Mox » qui équipait le réacteur n°3 de Fukushima qui a explosé, le Commissariat à l’Énergie Atomique/EDF/Orano copilotent les dispositifs visant à contrôler les populations en cas de catastrophe nucléaire (Codirpa) et à contraindre les gens à vivre en zone contaminée (Ethos). La nucléocratie techniciste impériale compte bien appliquer cette même stratégie si la catastrophe arrive en France.

Ici la dictature technocratique et du lobby nucléaire se passent de l’avis et de la volonté du peuple et imposent au pays depuis 60 ans :

. une dépendance délirante au nucléaire (75 % de l’électricité avec la promotion du tout-électrique);

. des rejets radioactifs quotidiens dans l’air et dans l’eau à travers tout le pays qui impactent la santé de millions d’habitants (cancers, destruction de l’ADN notamment) et la chaîne alimentaire;

. la menace sur les peuples de la bombe atomique (l’État français a dépensé près de 4 500 000 000 d’euros en 2019 pour son arme nucléaire et compte poursuivre au mépris du traité international d’interdiction des armes nucléaires entré en vigueur en janvier 2021);

. des millions de m3 de déchets radioactifs mortels dont la seule perspective pour les nucléocrates est de s’en débarrasser auprès de nos enfants et petits-enfants en les enfouissant sous terre (Cigéo/Bure en Champagne);

. un gouffre financier qui depuis 1960 a détourner des milliards au détriment de la réponse aux besoins de la population en matière de services publics (hôpitaux, écoles, université, logement social…).

 

 

Le mensonge de l’indépendance pour faire accepter l’inacceptable

La nucléocratie soumet la population depuis 1945 à un mensonge d’État, relayé par bon nombre de partis politiques et les médias institutionnels, la pseudo indépendance de la France. Or :

. la mise à feu de la bombe atomique a été fourni par la Grande-Bretagne sur instigation des États-Unis;

. les centrales nucléaires françaises ont été construites, moyennant sous licence US de Westinghouse;

. l’uranium nécessaire à la destruction de l’atome dans les réacteurs provient de l’étranger, souvent dans des conditions d’exploitation colonialiste sordide et la contamination des peuples et de l’environnement (Niger, Kazakhstan, Mongolie, Canada, avec auparavant le Gabon et Madagascar);

. il n’y a pas de séparation entre nucléaire civil et nucléaire militaire : le CEA a fabriqué les premiers kilogrammes de plutonium pour la bombe et les essais atomiques (Marcoule/Gard), Areva-Orano fabrique l’uranium pour les armes dites à l’uranium « appauvrit » (Tricastin/Drôme-Vaucluse) et le « Mox » pour les centrales nucléaires, EDF fabrique dans ses réacteurs nucléaires répartis sur tout le territoire le plutonium et le tritium nécessaire à la bombe.

Le nucléaire est ainsi l’incarnation d’un État ultra-centralisé, militaire, policier et colonialiste voulu par un général d’armée devenu président de la République française, Charles de Gaulle, et par l’OTAN sous domination états-unienne.

Une honteuse collaboration de classe qui soumet les salarié.es à la dictature patronale et militaire et les associe à leur propre exploitation

Malheureusement les partis de la classe ouvrière, communistes et socialistes, soutiennent depuis des décennies un tel mensonge et une telle idéologie. Au nom, pour le syndicat CGT largement majoritaire à l’époque chez les « électriciens et gaziers », de la récupération d’une partie de la plus-value créée, de la redistribution partielle des richesses sous formes d’activités sociales et de loisirs, de la gratuité de l’électricité pour les personnels et de la cogestion illusoire des affaires de l’entreprise.

Ce positionnement porte un nom : la collaboration de classe. Qui débouche aujourd’hui sur la liquidation d’EDF dépecée en trois entités distinctes (projet Hercule) dont les rentables — énergies renouvelables et hydrauliques — récupérées par le secteur privé et la non-rentable et à risque exorbitant — le nucléaire — assumé par l’État et les contribuables.

 

 

La répression du peuple et des citoyens comme mode de gestion des populations

Face à l’opposition des populations au nucléaire, l’État criminalise systématiquement ses opposant·e·s, les poursuit en justice, les place sous écoute, leur interdit des territoires, empêche certain.es de se réunir et de voir leur famille, les incarcère tels des criminels, les matraque lors de manifestations ou d’occupations.

À présent les monstres nucléopathes veulent imposer à la population et aux pays limitrophes l’implantation de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR avec le soutien de politiciens d’un autre âge. Deux de ces machines infernales pourraient être construites sur les sites du Tricastin (Drôme-Vaucluse) ou du Bugey (Ain). Alors que le parc atomique actuel de 56 réacteurs est majoritairement délabré et en fin de vie : 17 réacteurs atteignent ou dépassent 40 ans de fonctionnement en 2021 dont les 4 du Tricastin, les 5 du Bugey, 30 de plus atteindront cet âge au terme de la décennie à venir, dont prochainement les 4 de Cruas (Ardèche).

 

 

Le nucléaire n’est pas la réponse au dérèglement climatique

Le nucléaire n’est en aucun cas, en France comme ailleurs, une solution au dérèglement climatique. Il ne résistera d’ailleurs pas à ses effets : sécheresses, inondations, élévation des températures des cours d’eau et baisse des débits dont il a besoin pour fonctionner. Auxquels s’ajoutent les menaces de tremblements de terre (tel au Teil en novembre 2019 non loin des centrales atomiques de Cruas et du Tricastin) car les réacteurs se trouvent sur des zones sismiques actives.

Les délais de construction de nouveaux réacteurs (plus de 12 ans à ce jour pour l’EPR de Flamanville dans la Manche) et les coûts délirants (plus de 6 fois les estimations prévues) répercutés sur les factures des usagers et les contribuables ne sont pas compatibles non plus avec l’urgence de stopper le dérèglement climatique et ses conséquences sur la santé, la montée des eaux, l’exode, les guerres pour des territoires et des ressources énergétiques polluantes.

 

 

Arrêter la fuite en avant mortifère, briser le pouvoir du lobby nucléaire : l’arrêt immédiat et inconditionnel du nucléaire

L’arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire, inconditionnel et définitif, est la seule réponse rationnelle pour libérer le pays de sa dépendance au nucléaire et du joug  atomique menaçant sur l’ensemble des autres pays, répressif sur la population et attentatoire à la santé et à la vie. C’est aussi la condition d’une politique ambitieuse de sobriété et d’efficacité énergétique répondant réellement à l’urgence climatique, à l’effondrement de la biodiversité, au naufrage que représente la surconsommation.

C’est le préalable à un débat sérieux et sincère, sur le devenir des déchets mortels (pour des centaines de milliers d’années) produits par l’industrie nucléaire, un débat démocratique avec la population et libéré de la technostructure parasite de l’école militaire Polytechnique et de l’École des Mines qui domine la politique énergétique du pays depuis 70 ans.

C’est le préalable à un choix tout aussi important à effectuer démocratiquement : celui de l’après mise à l’arrêt et fin de vie des installations nucléaires. Doit-on démanteler immédiatement après la mise à l’arrêt, au risque d’exposer des milliers de salariés à la radioactivité mortelle dans chaque installation, d’augmenter encore plus le stock de déchets à gérer, de multiplier les transports des déchets du démantèlement sur les routes et voies ferrées à travers tout le pays et d’exposer ainsi inutilement les usagers de ces modes de transports comme les habitants des villes traversées ?

C’est le préalable pour favoriser effectivement un retour à une démocratie participative libérée des intérêts des lobbies et permettant l’établissement de relations équilibrées avec les pays anciennement colonisés et qui ont subit les essais d’armes nucléaires.

Cela dépend de chacun.e. Pour mettre un terme à cette abomination contre le vivant, chacun.e est concerné.e bien au-delà des antinucléaires, quelque soit son âge, son métier, ses croyances, sa couleur de peau, ses choix politiques. Si nous n’arrêtons pas le lobby nucléaire dans sa fuite en avant nous lui livrons la vie des générations futures, notre dignité humaine, nous validons la destruction de la planète.

 

Collectif antinucléaire de Vaucluse/CAN84
(membre de la coordination antinucléaire du sud-est)

www.coordination-antinucleaire-sudest.org . contact@collectif-antinucleaire-84.org


Voir le premier volet : En finir avec l’âge de l’atome


 

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