Le manque de coordination des gouvernements face à l’épidémie de coronavirus a affolé les marchés financiers. La grande débandade des marchés a commencé. Un plantage complet du système financier n’est pas à exclure.
Wall Street vient de connaître sa pire séance depuis le lundi noir d’octobre 1987. Le Dow Jones, a chuté de 10% jeudi. En cinq séances il a perdu pratiquement 19%. Les valeurs pétrolières ont plongé de près de 40%. Les actions des opérateurs de télécommunications ont chuté de 16%. L’essentiel des ordres de vente de ces derniers jours résulte de machines qui obéissent à des programmes.
Howard Silverblatt, Senior Index Analyst chez S&P Dow Jones Indices fait l’addition : 4 700 milliards de dollars partis en fumée jeudi, soit 16 100 milliards de dollars de capitalisation boursière effacée depuis le 19 février. Les Bourses du monde entier ont enregistré jeudi et vendredi une débandade sans précédent.
L’une après l’autre, les places européennes ont affiché des chutes historiques jeudi : pire séance de l’histoire du CAC 40 à Paris (-12,28 %), Francfort au plus mal depuis la Réunification (-12,24 %), Londres qui n’avait jamais dévissé à ce point depuis octobre 1987. À Milan aussi, pire baisse jamais enregistrée : 16,92 %. Madrid a lâché plus de 14 %. En données cumulées, les grandes places européennes ont plongé de 30 % ou plus depuis le début de l’année.
Le manque de coordination des gouvernements face à l’épidémie de coronavirus a affolé les marchés financiers. L’annonce, sans concertation, par le président américain Donald Trump d’une suspension de l’entrée des Européens aux États-Unis pour les 30 prochains jours semble avoir symbolisé cette absence de coopération dans la lutte contre le Covid-19. Et donné le coup d’envoi de la débandade des marchés.
Les annonces de relance en ordre dispersé des gouvernements et des banques centrales n’arrangent rien, pas plus que les décisions de confinement qui se succèdent. Attendue au tournant, la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle maintenait ses taux directeurs inchangés, alors que ses homologues américaine et britannique ont toutes deux opté quelques jours plus tôt pour des baisses. Le krach boursier pourrait geler l’offre de crédit et précipiter une vague de faillites.