Bouches-du-Rhône Arles DATE 06/03/2020
Arles
Population 52 548 habitants. Il s’agit de la plus grande commune de France métropolitaine avec quelques 75 893 hectares. Maire sortant: Hervé Schiavetti PCF.
Candidats
Stéphane Hedouin, Divers centre – Jean-Louis Limonta, RN – Cyril Girard, Ecologie – David Grzyb, Divers gauche – Cyril Juglaret, LR – Nicolas Koukas, PCF – Christophe Chaine, France Insoumise-NPA – Patrick de Carolis, Divers centre – Monica Michel, LREM – Guy Dubost.
Réponse de Guy Dubost
Faire entendre le camp des travailleurs
Dans un contexte de baisse des dotations de l’État, comment concevez-vous la politique municipale ?
Je trouve les baisses de dotations scandaleuses, d’autant que ces sommes spoliées ne servent qu’au soutien aux grandes entreprises multimilliardaires, la population subit ainsi, dans la commune la plus étendue du pays, la restriction des heures d’ouverture voire la fermeture des bureaux de poste de proximité par exemple. Les politiques passés, au lieu de mobiliser les travailleurs qui subissent de plein fouet la crise, ont créé un impôt local déguisé avec la généralisation du parking payant dans le centre, sans compter l’amende en cas de dépassement du temps parmi la plus chère du pays. Pourtant, des choix en faveur de l’implantation de centres commerciaux, Casino (de jeux) ou salles multiplexes grèvent les budget sans rapport avec les besoins immédiats des classes populaires.
Quelles sont les marges de manœuvre des élu-e.s ?
Je me répète mais il n’est pas possible que la commune la plus étendue, puisse sur ses seuls deniers entretenir la chaussée, les transports, les écoles…. C’est aux grandes entreprises et fortunes locales qui investissent pour des fondations culturelles et échappent ainsi à l’impôt d’aider face au désengagement de l’Etat. Ce sont toujours les classes pauvres qui supportent la crise de ce système capitaliste décadent.
L’émergence des métropoles vous apparaît-elle une force ou une faiblesse pour la ville ? (en quoi ?)
Non absolument pas, c’est une socialisation des services au détriment de la proximité. Cela se traduit par moins de transports fréquents, et par exemple, au lieu de re-municipaliser les services des eaux, offrir pour Arles un cadeau à la Saur, filiale de Bouygues qui est, comme chacun le sait, là pour piller le contribuable.
Est-ce une avancée pour vous ?
Une avancée pour les banques mais pas pour les classes populaires.
Cela comporte-il des dangers ? Si oui lesquels ?
Bien sûr, aggraver pour tous la situation des services de proximité.
Comment désignez-vous au sein de votre liste les représentants communautaires ou métropolitains ?
Les plus efficaces de nos colistiers seront les yeux, les oreilles et la voix des travailleurs, il voteront pour des améliorations réelles de services mais dénonceront tous ces marchés passés à des sommes exorbitantes qui ne font qu’engraisser les profits des grands groupes, Véolia pour les transports ou la Saur pour l’eau.
Votre tête de liste est-elle un homme ou une femme ?
Un homme
Quels sont vos projets en matière d’égalité hommes/femmes ?
Nous sommes la formation qui a présenté aux élections présidentielles, pour la première fois, une femme en 1974 : Arlette Laguillier ; et depuis, le rôle des femmes chez nous est l’égal des hommes, c’est pour cela que Nathalie Arthaud est aujourd’hui notre porte parole national.
Votre commune dispose-t-elle d’un lieu d’accueil pour les femmes victimes de violence conjugale ?
Oui
Comment jugez-vous l’état des transports dans votre ville y compris dans les dessertes inter-urbaines ?
Catastrophique : un bus par heure pour Salin de Giraud et pas de deserte pour les Saliers illustrent bien l’enclavement de ces « hameaux ».
Quels sont vos projets dans ce domaine ? (modes de déplacements doux, pistes cyclables, développement des transports en commun…)
Quelle que soit la situation financière des communes, l’État doit prendre en charge et développer les transports en commun GRATUITS. Après, à pied, en trottinette ou à vélo, le sous-emploi critique, supérieur à 11% des travailleurs de la ville d’Arles continue. Cela leur fera une belle jambe mais ne résoudra rien à la situation de précarité.
Quels sont vos projets en matière d’économie d’énergie, d’économie circulaire, de recyclage, de production et de consommation locale ?
Imposer la répartition du travail entre tous, sans diminution de salaire. Ah bien sûr, il faudra s’attaquer au profit, mais que les travailleurs puissent exercer le contrôle des comptes des grands patrons, et ils verront que de l’argent il y en a dans les coffres de ce patronat, même local, qui pleure toujours misère. Tout le reste ne sont que des promesses électorales qui n’engagent que ceux qui y croient !
Allez-vous mettre en œuvre un plan de rénovation de bâtiments qui permettrait de réduire la consommation d’énergie et la facture des habitants ?
Surtout demander aux bailleurs sociaux de rénover à leur charge l’habitat qu’ils ont laissé dégrader comme les bâtiments murés au Trébon. D’autre part, en s’appuyant sur les demandes de la population en recherche de logements à des loyers abordables, imposer la réquisition de tous ces logements vides ; combien de volets fermés cachent des logements libres ? Un service municipal pourrait à moindre coût loger et rénover le bâti ancien.
Envisagez-vous des référendums d’initiative locale ou citoyenne dans votre commune ?
Oui
Êtes-vous favorable à des budgets participatifs sous le contrôle des citoyens ?
Oui
Pensez-vous associer les citoyens à vos prises de décisions ?
Une municipalité devrait, comme l’ensemble du fonctionnement de la société, être sous contrôle de la population, les élus devraient être révocables. Mais pour cela il faudra abattre le système capitaliste et faire une révolution ouvrière. C’est le sens de notre candidature, armer politiquement pour les luttes à venir.
Quel est l’état actuel du logement dans votre commune ?
Catastrophique et avec des prix qui font fuir la population.
Envisagez-vous la construction de logements sociaux ?
Bien sûr, mais aussi réhabiliter les logements vides en les réquisitionnant avec l’appui des associations locales et des syndicats.
Pensez-vous avoir affaire à des problèmes de sécurité ?
Oui, une grande insécurité sociale qui, avec le sous emploi, les petits boulots à temps partiel, les CDD, l’intérim, génère une violence pour les travailleurs et retraités de la ville d’Arles. Tant que ces problèmes ne seront pas résolus, ils resteront le creuset de la délinquance et le sentiment d’abandon des quartiers populaires.
Quel regard portez-vous sur les mouvements sociaux actuels ? ( gilets jaunes, syndicats, société civile, collectifs et associations)
Ce n’est que le début d’une révolte nécessaire face à la crise de ce système capitaliste, où d’un côté un Bernard Arnault gagne un million d’euros à la minute, et où de l’autre de plus en plus de travailleurs vivent avec des minimas sociaux et sans emploi. Je n’oublie pas les retraités qui ont 500 euros pour vivre, certains nous ont rejoint dans les diverses manifestations et sont candidats sur notre liste. Dans chaque manifestation nous disons à la sono : « De l’argent il y en a dans les caisses du patronat, prenons sur les profits pour garantir nos salaires, nos retraites et nos emplois ».
Comptez-vous travailler sur la mixité dans les quartiers dits « populaires » ?
Évidemment, mais toujours avec les travailleurs, les gens de la base qui produisent et font tout tourner mais qui n’ont jamais voix au chapitre.
Quelles sont vos priorités et vos grands axes en matière économique ?
EMBAUCHER
Quelle place y prend l’ESS ? (Economie Sociale & Solidaire)
Une place sympathique mais qui ne peut pas grand chose face à cette économie capitaliste en faillite.