
Après la vague d’arrestations* qui a conduit en prison, sous prétexte de « complot contre la sûreté de l’État », certains des principaux opposants au régime, le principal syndicat tunisien, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), a proclamé une grève générale pour le 21 janvier.
Face aux pressions du gouvernement, le secrétaire général de l’UGTT, Nourredine Taboubi, a déclaré : « Nous ne nous laisserons pas intimider par vos menaces ou vos prisons. Nous ne craignons pas la prison ». L’UGTT a joué un rôle central dans la transition démocratique de la Tunisie après 2011, mais elle avait dans un premier temps soutenu le président Kais Saied lorsqu’il avait suspendu les pouvoirs du parlement en 2021, dans ce qui a été considéré par l’opposition comme un véritable coup d’État.
* Ahmed Néjib Chebbi, l’un des opposants de gauche les plus connus du pays, a été arrêté le 4 décembre, à Tunis après avoir été condamné à 12 ans de prison lors d’un procès truqué dans lequel il était accusé de « complot contre la sûreté de l’État ». Son arrestation fait suite à celle de l’avocat Ayachi Hammami et de la militante Chaïma Issa, condamnés dans le même procès. Selon Sara Hashash, directrice régionale d’Amnesty International, « ces détentions confirment la détermination hallucinante des autorités à étouffer l’opposition pacifique » ; Ahmed Benchemsi, porte-parole de Human Rights Watch, souligne que toute l’opposition tunisienne est désormais en prison ou en exil.


