Depuis des années, les policiers exigent le privilège de droits qui les distingueraient des citoyens, aujourd’hui ils engagent un rapport de force avec le gouvernement.
Quatre jour après l’incarcération d’un de leur collègue de la brigade anticriminalité, soupçonné d’avoir commis avec trois autres policiers des violences1 sur un jeune homme de 21 ans en marge d’une nuit d’émeutes le 2 juillet dernier, de nombreux policiers ont lancé un vent de protestation d’envergure nationale.
D’abord lancé à Marseille, le mouvement se répand rapidement à travers l’Hexagone, avec à chaque fois les mêmes formes de contestation : déposer des arrêts maladie. Le mouvement reste difficile à quantifier dans sa globalité. Dans le département des Bouches-du-Rhône, terreau de la contestation, le chiffre de 600 policiers qui seraient en arrêt maladie circule notamment dans la presse. Ce chiffre impressionnant exhibés sur les réseaux sociaux et les boucles de messageries instantanées est à prendre avec beaucoup de précaution.
Ça patine à Marseille…
Il y a près de cinq ans, le 2 décembre 2018, Zineb Redouane, une dame de 80 ans recevait une grenade lacrymogène en plein visage, tirée par un CRS lors de l’acte III des« gilets jaunes », une manifestation qui s’était terminée en violents affrontements, près du Vieux-Port, alors qu’elle était en train de fermer les fenêtres de son appartement dans le centre-ville. Depuis les faits, aucun policier n’a été mis en cause. Pourtant, dans son rapport d’avril 2021, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) avait « mis en lumière un manquement professionnel et un comportement contraire à la déontologie policière » concernant le CRS qui a tiré et son superviseur.
Aujourd’hui certains policiers se sentent en position de force au point de réclamer un statut au-dessus des lois.