vendredi 22 novembre 2024
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Les journalistes du Parisien en désaccord avec un édito favorable à Nicolas Sarkozy

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L’éditorial du mardi 2 mars, signé par le directeur des rédactions du Parisien / Aujourd’hui-en-France, Jean-Michel Salvator, suscite de nombreuses réactions au sein de la rédaction du quotidien. Les organisations syndicales (SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SNPEP-FO, SGLCE-CGT), la Société des journalistes et le collectif des femmes « se désolidarisent de ce texte dont la teneur ne correspond pas aux valeurs portées depuis 77 ans par le Parisien. Dans cet éditorial, qui accompagne un « fait du jour » sur la condamnation de Nicolas Sarkozy pour des faits de corruption et de trafic d’influence, Jean-Michel Salvator fustige « des décisions de justice » devenant, selon lui, « d’une sévérité accrue ou d’une intransigeance implacable ». Il n’appartient pas à notre journal de donner une opinion sur une décision de justice. Éclairer sur ses conséquences, oui. Le reste relève du commentaire », estime le communiqué des syndicats.

« Le directeur des rédactions fait ensuite maladroitement référence, avec indulgence, à la condamnation de Georges Tron, « pour agressions sexuelles à cinq ans de prison dont trois ferme », en omettant la condamnation pour viol aggravé, crime passible de vingt ans d’emprisonnement et en l’occurrence décidée par une cour d’assises et un jury populaire. En plus d’omettre une partie de la réalité, le propos est contradictoire avec l’engagement affiché par la direction de la rédaction, dans la charte de l’égalité signée en novembre dernier, de « veiller particulièrement à utiliser le vocabulaire approprié lorsqu’elle traite des violences faites aux femmes. »

Les syndicats signataires de ce communiqué déplorent également le fait que le directeur des rédactions minimise les faits reprochés à l’ancien président de la République : « Nicolas Sarkozy se voit reprocher d’avoir envisagé d’appuyer une promotion en faveur d’un magistrat (qui ne s’est pas faite). » Jean-Michel Salvator ne l’ignore pas : en matière de droit, il n’est pas nécessaire que l’avantage ait été accordé pour que le délit de corruption soit caractérisé. Le directeur des rédactions poursuit par une opinion personnelle : « Comme si les juges estimaient qu’un élu doit être plus durement traité parce qu’il est censé montrer l’exemple à ses compatriotes ».