Dix points devant les macronistes mais cinq derrière le Rassemblement national, l’union de la gauche et des écologistes a réussi une bonne performance. Mais face à la menace d’un raz-de-marée de l’extrême droite au second tour, ses leaders appellent à faire barrage au RN. Le regard de la presse étrangère avec Le Courrier International.
Donné à près de 30 % des voix au niveau national, quelques points derrière le Rassemblement national, le Nouveau Front populaire (NFP) devient « la deuxième force politique » du pays, note le quotidien espagnol El Mundo dans son direct, et « résiste bien ». « Une belle performance », salue le site Politico. « La gauche apparaît comme le principal bloc face au RN de Marine Le Pen », tranche El País.
« Macron a semble-t-il sous-estimé la gauche française, analyse The Washington Post. Malgré ses profondes divisions, elle a réussi à se rassembler dans une large alliance, qui a dépassé les alliés de Macron dans les sondages et se place désormais deuxième. »
Le Nouveau Front populaire « se qualifie pour le second tour dans de nombreuses circonscriptions des grandes villes et des banlieues multiculturelles, où son soutien à un État palestinien indépendant est populaire, souligne The Economist. Selon les calculs d’Ipsos, le NFP pourrait remporter entre 125 et 165 sièges, ce qui en ferait le deuxième bloc parlementaire par ordre d’importance. »
Plus sévère, l’éditorial de La Libre Belgique souligne que si le Nouveau Front populaire « est parvenu à résister en mobilisant les opposants au RN, une victoire de ce front des gauches inquiète davantage les Français que la perspective d’une majorité absolue du RN ».
“Pas une voix au RN”
Dimanche 30 juin au soir, Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a rapidement pris la parole pour se féliciter de ce score, cité par La Libre Belgique : « Un vote massif a déjoué le piège qui était tendu au pays. Ce vote a infligé une lourde et indiscutable défaite au président, à ses candidats et à la majorité présidentielle. » Mais c’est pour mieux souligner que le second tour sera « d’une importance cruciale » : « Nous avons sept jours pour éviter à la France une catastrophe », a déclaré de son côté le leader de Place publique Raphaël Glucksmann, cité par La Repubblica, confirmant le désistement de tous les candidats du NFP arrivés en troisième position et pouvant se maintenir au deuxième tour dans des triangulaires.
