À Marseille, les friches urbaines naturelles deviennent des terrains d’expérimentation démocratique et écologique. La Ville confie leur gestion à un vaste collectif associatif, transformant ces espaces riches en biodiversité en lieux d’apprentissage, de protection du vivant et de participation citoyenne.


 

La Ville de Marseille a franchi une nouvelle étape dans la co-construction de ses politiques environnementales en confiant la gestion de ses friches naturelles à Plus belle ma friche, un consortium réunissant dix associations et une coopérative. Sélectionné parmi sept candidatures, ce collectif aura pour mission de transformer ces espaces en véritables laboratoires de biodiversité et de citoyenneté active. L’annonce a été faite ce mardi 2 décembre, sur la friche de la Denise (11ᵉ), un terrain de 2,5 hectares devenu emblématique de cette démarche participative.

« Nous avons besoin de ces espaces verts et de travailler ensemble sur le climat », a rappelé Christine Juste, adjointe (EELV) à l’environnement, saluant la mobilisation des riverains et associations, « premiers gardiens » de ces zones encore préservées. Dans une ville où plus de 300 friches urbaines naturelles ont été recensées, souvent méconnues mais regorgeant de biodiversité — insectes pollinisateurs, faune discrète, espèces végétales pionnières — l’enjeu est autant écologique que citoyen.

Ces « pépites naturelles » sont issues des budgets participatifs, où les habitants ont exprimé un désir fort de nature et de renaturation. « Cette friche est le premier projet issu des budgets participatifs, et c’est ce qui fait sa beauté », souligne la conseillère municipale Farida Benaouda. À travers ces choix, c’est une autre manière de pratiquer la ville qui se dessine : une gouvernance plus ouverte, où les Marseillais participent à la protection de leur environnement quotidien.

Soutenues par la Cité des transitions, les dix structures associatives — LPO, Moutons marseillais, Atelier Bleu, Paysan urbain, Terre 2 Mains, Air Citoyen, Cultures permanentes, Germ, Issu et les Ateliers écocitoyens — mèneront trois grandes missions : maintenir et renforcer la biodiversité, créer des espaces pédagogiques pour les jeunes et intégrer les usages des habitants dans la gestion de ces lieux. Cela passera par des écopâturages, des actions de lutte contre les espèces invasives, des ateliers sur les sols urbains, des suivis naturalistes ou encore des aménagements favorisant la présence du vivant.

« Nous allons mutualiser nos compétences et établir des plans d’action, tout en laissant la nature faire son travail », insiste Marianne Morini de la Cité des transitions. En misant sur la coopération et la pédagogie, Marseille transforme ses friches en véritables communs écologiques, où chaque habitant peut devenir acteur de la transition environnementale.

Photo : La friche Auguste Marin dans le 8e arrondissement

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