La pétition demandant l’abrogation de la loi Duplomb et sa mesure très contestée de réintroduction d’un pesticide, réunit dimanche 750 000 signatures sur le site de l’Assemblée nationale. Du jamais-vu pour une initiative de ce type, qui rouvre la voie à une discussion sur le bien-fondé de cette loi.
« Aujourd’hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser », écrit l’étudiante Eléonore Pattery dans la pétition (ci-dessous) quelle rédige comme le permet le site de l’Assemblée nationale. Son message a fait boule de neige.
Je m’appelle Eléonore Pattery, j’ai 23 ans, et je suis actuellement en Master QSE et RSE (Qualité, Sécurité, Environnement / Responsabilité Sociétale des Entreprises).
En tant que future professionnelle de la santé environnementale et de la responsabilité collective, j’apprends chaque jour à appliquer ce que vous — législateurs — refusez aujourd’hui de respecter vous-mêmes.
La Loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire.
Elle représente une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens.
– Cette loi est un acte dangereux.
Pour les travailleurs, les habitants, les écosystèmes, les services écosystémiques, et pour l’humanité tout entière.
Elle fragilise les réseaux trophiques et compromet la stabilité de notre environnement — dont nous dépendons intégralement.
Nous sommes ce que nous mangeons, et vous voulez nous faire manger quoi ? Du poison.
📚 Les grands textes l’avaient déjà dit :
Le rapport Brundtland, l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (MEA), les rapports du GIEC, les études de l’OMS, de l’INRAE, de Santé Publique France… Tous alertent depuis des décennies sur les conséquences des politiques destructrices du vivant et de la santé.
Et pourtant, vous persistez à légiférer contre l’intérêt général.
⚖️ Un acte possiblement inconstitutionnel.
Selon l’article L110-1 du Code de l’environnement, l’État français est garant de principes environnementaux comme :
« 6° Le principe de solidarité écologique, qui appelle à prendre en compte, dans toute prise de décision publique ayant une incidence notable sur l’environnement des territoires concernés, les interactions des écosystèmes, des êtres vivants et des milieux naturels ou aménagés ; »
Et la LOI constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 relative à la Charte de l’environnement (JORF n°0051 du 2 mars 2005 page 3697) (annexée à la Constitution de 1958) dans son chapitre 1er :
« Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. »
En validant cette loi, vous violez potentiellement ce droit constitutionnel, et portez atteinte à l’obligation de précaution, pourtant consacrée par le principe n°15 de la Déclaration de Rio et repris dans notre droit.
Je m’oppose donc à la Loi Duplomb.
Par cette pétition, je demande :
– Son abrogation immédiate ;
– La révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée ;
– La consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit.
Aujourd’hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser.
La pétition demandant l’abrogation a réuni, dimanche 19 juillet, 750 000 signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu. Cette initiative rouvre la voie à une discussion sur le bien-fondé de cette loi, sans pour autant imposer son réexamen.
À partir du seuil des 500 000 signatures, si elles sont issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut décider d’organiser un débat en séance publique.
Mais seule la pétition sera débattue, la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins éventuellement abrogée.
La pétition d’Eléonore Pattery, étudiante en master de 23 ans, a suscité un engouement inédit, abondamment relayée sur les réseaux sociaux.
Une aberration scientifique
« La loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire. Elle représente une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens », écrit l’étudiante qui se présente comme « future professionnelle de la santé environnementale ».
Elle réclame l’« abrogation immédiate » du texte, « la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée », ainsi que « la consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit ».
Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.
Pour se joindre à cet appel citoyen
il faut prendre la peine de retrouver son identifiant France Connect ou se faire aider pour le faire, car pour certaines personnes le parcours de validation peut apparaître contraignant. À noter également que l’on peut toujours signer la pétition en se rendant sur le site de l’Assemblée nationale sans tenir compte de la date limite de recueil des signatures indiquée au 17/07/2026, un autre élément qui pourrait décourager, nous l’avons testé dimanche matin le site enregistre votre signature.
Pour signer la pétition c’est ICI
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