Ateliers, échanges, rencontres sportives, stand-up et soirée pour parler du handicap, à La Halle Tropisme, samedi prochain.
C’est une première ! Le festival « HandiFest » ouvre ses portes pour une journée, non pas pour « fêter » le handicap, mais pour lui donner la parole. On manifeste donc en fête pour une approche plurielle et culturelle, on ne met pas seulement en valeur les héros qui surmontent un manque gravissime, par rapport aux normes usuelles de la « santé », mais ceux qui luttent au quotidien, et construisent leurs propres repères. Cette journée comporte une partie « pédagogique », c’est-à-dire des échanges, des activités, des ateliers, une table ronde. Elle est suivie le soir d’un temps de spectacle avec six stand-up et un concert très attendu de La Pietà.
Il y a donc de la danse inclusive avec Maylis Arrabit, artiste, danseuse et chorégraphe handicapée, fondatrice de la Compagnie (In)Between, et un atelier sur la vie intime avec la sexologue Nadia Morand. Florie Adda et Marie Marković, qui ont créé le podcast « Ça s’dit pas », vont échanger sur la santé mentale, la psychiatrie et la neuroatypie. La journaliste Chiara Kahn, fondatrice du podcast « Compassion », anime une table ronde sur la convergence des luttes. Non loin des univers parallèles de cinq artistes spécialistes du tatouage et de la dessinatrice handie Eléonore Despax.
Humour, amour, et tout est possible
La soirée qui suit commence par une série de stand-up, menée par le chef Damien Fargeout, et les humoristes locaux Anaïs Klein et Jordan Lafont, ainsi que les artistes connus Soukaina, Lou Trotignon et Tahnee, avec des interprètes de Langue des Signes Française (LSF). Puis le concert est mené par l’artiste sétoise La Pietà, avec le chansigneur Carlos Carreras. Artiste inclassable qui chante le rock, le slam, l’amour… et qui écrit roman, albums, et « l’être » des lettres, elle a déjà été à l’écoute des douleurs, de la femme notamment, telle La Pietà de Michel Ange, « mère, sainte ou pute ». Elle entend les personnes en souffrance, les divers handicaps, et son titre J’revendique incluait déjà le chantsigne pour malentendants : « On est tous multiple, sombre et lumineux. » Elle partage tout cela.
Ce nouveau festival construit une image valorisante du handicap, vise à en montrer tous les possibles, et décide de « rassembler, fédérer, festoyer ». C’est le but de l’association montpelliéraine Dear Valid People, qui organise émissions radio et conférences mensuelles pour déconstruire les stéréotypes liés au handicap et sensibiliser au validisme. Béatrice qui les anime présente ainsi le projet : « Le handicap ne se résume pas à des besoins médicaux ou sociaux. C’est aussi une histoire de fierté, de résistance et de joie. Et le HandiFest en est la plus belle démonstration ! ».
Michèle Fizaine
Programme HandiFest, Samedi 7 juin, Halle Tropisme, 121 rue Fontcouverte, Montpellier.
10-12h : atelier de danse inclusive.
14-16h30 : ateliers validisme et vie intime, et table ronde.
19h30-20h45 : Stand-up (LSF).
21-22h : concert chantsigné de La Piétà (LSF).
Tarifs : 0 € à 15 €.