Ces 7 et 8 février 2025, les différents partis membres du groupe d’extrême droite Patriotes pour l’Europe se sont réunis à Madrid pour un sommet dans le but de perturber « l’hégémonie » des conservateurs du Parti populaire européen et des sociaux-démocrates, groupes dominants au Parlement européen.
“Make Europe Great Again” : c’est sous ce slogan, inspiré de Donald Trump, que l’extrême droite européenne s’est retrouvée à Madrid. Sous l’appellation « Ultra », ce sommet organisé par Santiago Abascal, leader du parti d’extrême droite espagnol Vox et nouveau président du parti des Patriotes pour l’Europe, réunit « de nombreux représentants de l’extrême droite européenne, dont le Premier ministre hongrois Viktor Orbán (Fidesz) et Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale », explique Euractiv. Le vice-président du Conseil italien Matteo Salvini ou le dirigeant du parti d’extrême droite néerlandais Parti pour la liberté, Geert Wilders, étaient aussi attendus.
Cette énumération souligne l’influence croissante de ce courant politique, désormais au pouvoir ou à ses portes dans nombre de pays de l’Union européenne. Il s’agit de « montrer que les partis d’extrême droite français, italiens, espagnols ou hongrois peuvent peser sur la politique européenne », abonde France info. « La présence d’Elon Musk, qui a récemment apporté son soutien à l’AfD allemande, exprime enfin l’attraction qu’exerce sur ce courant la “révolution” selon Donald Trump », complète le Dauphiné libéré.
El País affirme que le nouveau président américain sera « celui qui n’est pas physiquement présent, mais qui domine tout le sommet Ultra de Madrid ». La victoire de Donald Trump est venue relancer et vivifier cette course à l’échalote des réactionnaires européens. « Ce n’est pas un hasard si le dîner inaugural entre les chefs du mouvement, vendredi soir, aura en invité d’honneur Kevin Roberts, le président du très conservateur think tank américain The Heritage Foundation », expliquent Les Echos. Ce think tank est décrit par El País comme l’« usine idéologique de la nouvelle administration américaine ».
Sous l’impulsion d’Elon Musk, qui « a lancé un appel aux Européens sur sa plateforme X » le 1er février pour rendre au continent « sa grandeur », les mouvements de droite dure européens se font entendre. Le premier domino européen que vise Elon Musk est l’Allemagne. À deux semaines des élections allemandes prévues le 23 février prochain, l’Europe retient son souffle en attendant le grand soir ?
Photo 1. « Nous sommes le futur ! » : à Madrid, l’extrême droite européenne veut suivre la « tornade Trump ».