À l’occasion des vœux à la presse ce jeudi après-midi, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, s’est exprimée sur les négociations en cours autour du projet de loi de finances (PLF) 2025, sur les investissements à venir de la région et sur l’actualité politique nationale, en réservant sa réponse sur sa candidature aux municipales à Toulouse en 2026.
Budget, priorités régionales dans un contexte contraint, nécessité de maintenir l’investissement des régions… Carole Delga a présenté ses vœux à la presse ce jeudi à Toulouse. Une prise de parole essentiellement consacrée à l’actualité de sa collectivité et à la manière dont elle entend gérer les coupes budgétaires de l’État en conservant son appartenance à un parti de gouvernement.
La nécessité de faire des économies sur le fonctionnement de la Région Occitanie se traduira par une baisse des subventions aux association d’au moins 5 %. Mais toutes les structures ayant moins de 5 000 € de subvention ne seront pas impactées ainsi que celles exerçant leurs activités dans le secteur du handicap.
Sur les grands projets, la baisse des investissements se traduit notamment par la suspension de la commande de train « On ne pourra pas se substituer aux baisses de l’État que cela soit sur des projets du contrat de plan État-Région ou que cela soit sur des projets d’infrastructure concernant les politiques territoriales », a indiqué la présidente de Région. Pour 2025, la région Occitanie maintient sa feuille de route politique en privilégiant des mesures favorables au pouvoir d’achat de la population régionale, l’une des plus pauvres de France. Autre préoccupation prioritaire, l’action menée pour l’accès à la santé se poursuivra. « Nous allons continuer à recruter des médecins. Bien que totalement en dehors de nos compétences obligatoires, nous souhaitons répondre à cette demande qui nous remonte du terrain. »
La Région entend également maintenir son action pour le maintien et la création d’emploi dans les secteurs de l’aéronautique, l’agriculture, la santé, la décarbonation… Pour ce faire, elle réactivera le dispositif de soutien aux entreprises en difficulté mis en place durant le Covid. Enfin, bien consciente de la désaffection des français.e.s pour la politique, Carole Delga repartira sur le terrain dès le printemps « pour être au contact des réalités et établir le dialogue. Quand on parle aux gens de politique, ils évoquent le bazar ou le bordel. Il faut entendre les attentes de nos concitoyens désabusés de la politique ».
Interrogée sur sa candidature à la mairie de Toulouse en 2026, Carole Delga qui avait annoncé qu’elle se prononcerait en janvier se donne encore du temps. « Je réfléchis, il y a des sollicitations qui me sont faites, qui m’encouragent à me présenter… Je réfléchis mais aujourd’hui ma priorité c’est de travailler pour aboutir à un budget qui soit plus juste pour les français. Je reste concentrée sur cet objectif. »
Hier à Bercy avec le ministre Éric Lombard, ce matin à Matignon avec le Premier ministre, Carole Delga trace son chemin et ne lâche rien. Elle est peut-être la seule à savoir où elle va. En tant que présidente de Régions de France, elle souhaite faire en sorte que les régions puissent continuer à investir dans un contexte où l’État se désinvestit. « L‘État avait demandé aux Région d’investir davantage, ce qu’elles ont fait. Entre 2019 et 2024 elles ont augmenté leurs investissements de 3 milliards d’euros, prioritairement pour les aides aux entreprises, dans les mobilités et dans la rénovation énergétique. Aujourd’hui, tout en continuant à faire des économies de fonctionnement, nous avons besoin d’avoir les moyens d’agir. »
La présidente de région regrette qu’Emmanuel Macron n’ait pas nommé un Premier ministre issu de la gauche, mais se réjouit que le PS adopte une posture « responsable ». Aujourd’hui, elle se félicite des avancées obtenues par les socialistes dans le cadre des négociations avec le Premier Ministre. Même si ces négociations aboutissent à la décomposition de l’union au sein du NFP. « Le NFP est basé sur une charte d’engagement et le 7 juillet, 1 la direction de LFI a décidé de ne pas la respecter. Moi, je n’ai jamais signé pour voir arriver Mélenchon Premier ministre. » À propos de la nomination de François Bayrou, elle confiait au Point : « Nommer François Bayrou que je connais bien et pour qui j’ai de l’estime ne correspond pas au souhait du peuple. Le Premier ministre veut réconcilier, mais il n’est pas celui qui a les meilleurs atouts… » Tout l’art de la bataille politique est là ; voir les cartes de son adversaire sans dévoiler son jeu.
Jean-Marie Dinh
Notes:
- Le 7 juillet, quelques minutes à peine après 20 heures et la révélation des premières estimations de résultats, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a invité Emmanuel Macron à « s’incliner et accepter sa défaite » et à charger l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP). En dictant ses conditions il se plaçait comme capitaine empêchant de la sorte les autres composantes du nouveau Front populaire d’intervenir.