Le 3 décembre, Journée internationale des personnes handicapées, est l’occasion de rappeler l’importance de l’inclusion et de l’accompagnement des personnes en situation de handicap dans notre société. Mais au-delà des discours, cette journée doit aussi nous interroger sur les réalités que vivent ces personnes, leurs familles et les collectivités qui les accompagnent.

En tant que Président du Département de l’Hérault, je constate chaque jour les défis immenses auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap. L’inégalité d’accès aux structures adaptées, la complexité administrative des dispositifs d’aide, le manque de moyens dans les établissements spécialisés : ces obstacles sont le reflet d’un désengagement progressif de l’État dans un domaine pourtant essentiel.

 

Un Département en première ligne

Dans l’Hérault, nous consacrons une part importante de notre budget aux aides destinées aux personnes en situation de handicap. La Prestation de Compensation du Handicap (PCH), les aménagements de logement ou encore les soutiens à la scolarité, à la mobilité et à l’insertion sont autant de dispositifs que nous portons avec conviction. Mais ces efforts ont un coût : en 2024, près de 965 Millions d’euros seront dédiés aux solidarités. Malheureusement, le financement de ces aides repose de plus en plus sur les Départements, alors que l’État réduit ses apports ou les maintient à des niveaux insuffisants face à des besoins croissants. Dans l’Hérault, cette situation est particulièrement criante avec une population en forte croissance et un vieillissement démographique accentué.

Dans le domaine du handicap, la partie que l’Etat ne rembourse pas (le reste à charge) pour le Département s’élève à près de 159 Millions d’euros. Alors que l’État peine à assurer la compensation financière nécessaire pour assurer ces compétences déléguées, le Département se mobilise pour pallier ces manquements. Ainsi, pour ne parler que de la prestation de compensation du handicap (PCH), le Département compense à hauteur de 65 Millions d’euros. Plus globalement, le reste à charge est au total de 227,9 Millions d’euros cumulant APA, PCH et RSA.

 

Des établissements à bout de souffle

Nos Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) et nos établissements médico-sociaux (IME, FAM, MAS) jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap. Pourtant, ces structures sont sous pression constante : manque de personnel, hausse des coûts de fonctionnement, et difficultés de financement. Le Département fait tout son possible pour maintenir ces services essentiels, mais cela ne peut suffire. Si l’État ne s’engage pas davantage, nous risquons d’assister à un affaiblissement progressif de ces structures, au détriment des personnes qui en dépendent.

 

L’urgence d’un engagement national

La situation est claire : le handicap est une cause nationale qui nécessite une réponse collective. Les Départements ne peuvent porter seuls la charge d’un accompagnement toujours plus coûteux et complexe. L’État doit assumer ses responsabilités, en augmentant les dotations allouées aux Départements, en simplifiant les démarches administratives et en renforçant le soutien aux structures spécialisées. Il est également temps de donner une vraie priorité à l’accessibilité, à la fois physique et numérique, pour que les personnes en situation de handicap puissent accéder à l’ensemble des services publics et privés sans entrave.

 

Un message d’espoir et d’action

À l’approche de cette Journée internationale, je veux saluer le courage des personnes en situation de handicap et de leurs familles, ainsi que l’engagement des agents publics et des associations qui œuvrent chaque jour pour une société plus inclusive. Mais je veux aussi appeler à une mobilisation générale : celle de l’État, des collectivités, des entreprises et de l’ensemble des citoyens. Ensemble, nous pouvons et devons faire mieux pour garantir à chaque personne en situation de handicap une vie digne, autonome et épanouie.

Dans l’Hérault, nous continuerons à agir avec détermination pour accompagner celles et ceux qui en ont besoin. Mais il est urgent que cette solidarité, essentielle à notre société, soit partagée et soutenue à tous les niveaux.

Kléber Mesquida
Président du Département de l’Hérault