Le 16/11/2024
Mise à jour de l’article Budget 2025 : en route vers l’austérité

Pour rappel, le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoit un effort de 5 milliards d’euros de la part des collectivités locales.

Certains présidents de Départements envisagent, pour signifier leur désaccord aux coupes budgétaires de 2025, de pénaliser les plus pauvres et de suspendre le versement des minima sociaux comme le RSA sous la compétence des conseils départementaux ; comme le président du groupe des départements de la droite, du centre et des indépendants, Nicolas Lacroix (LR), qui a menacé de « suspendre » les versements de RSA et de ne plus prendre en charge « les nouveaux mineurs accompagnés » dès « le 1er janvier ».

Par ailleurs, dans un entretien à Ouest France, Michel Barnier reconnaît que « les départements n’ont plus de pouvoir fiscal, mais ont des dépenses contraintes, notamment sociales, qui augmentent ». Le Premier ministre promet de tenir compte de ces données et annonce « des ajustements significatifs du Projet de loi de finances sur le volet des collectivités locales » tout en se disant opposé à la mise en place d’un levier fiscal comme la taxe d’habitation. Il ajoute, « le chantier que nous allons lancer autour d’une allocation sociale unique devrait permettre d’alléger le poids des dépenses sociales à la charge des départements ».

Le Premier ministre a également pointé du doigt les collectivités, qui, par exemple, « décident de la gratuité de certains services publics, notamment de transport » et les a exhortées à assumer leurs choix et leurs responsabilités.



Le 13/11/2024
Mise à jour de l’article Budget 2025 : en route vers l’austérité

PLF 2025

La commission des finances du Sénat a voté ce mercredi 23 novembre un amendement qui supprime la taxe sur l’électricité. Le manque à gagner est compensé par l’adoption d’un autre amendement qui prévoit de relever de 4 euros par MWh l’accise sur le gaz naturel à usage combustible.

En ce qui concernent la coupe de 5 milliards d’euros sur le budget des collectivités locales prévue dans le projet gouvernemental : les parlementaires se sont opposés à la réduction du taux et à la limitation de l’assiette du fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA), un geste qui représente 800 millions d’euros, à récupérer sous une autre forme, ici ou ailleurs.

Côté Éducation, le Sénat adopte un amendement pour réduire de 1 milliard d’euros le budget de la formation des enseignants.

La suppression des crédits du service national universel (SNU) est validé par les sénateurs.

Deux amendements adoptés augmentent les prélèvements dans les trésoreries d’opérateurs de l’État (CNC-Centre National du Cinéma et Caisse des dépôts et consignations).

Les propositions de la commission des finances du Sénat aboutiraient à plus de 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires, selon le rapporteur qui, par ailleurs, émet très sérieusement, l’idée de faire appel à l’épargne des Français pour participer « à l’effort de redressement » à travers « un grand emprunt public mobilisateur » (d’après Les Échos).



Mise à jour du 12/11/2024

Vote de la partie « recettes » : retour à la case départ 

Le RN au côté du gouvernement et de la droite a rejeté la partie « recettes » du budget 2025 amendé en grande partie par le NFP.
Seule la gauche a voté pour : 192 députés ont voté favorablement, 362 contre. La moitié des membres du groupe LIOT a voté contre, l’autre s’est abstenue.

La partie « dépenses » ne sera pas débattue à l’Assemblée.
Le projet de loi du gouvernement retourne au Sénat, dominé par la droite, qui en sortira une copie proche de la version initiale. Le texte devrait ensuite passer par la commission mixte paritaire (CMP).

Si l’examen en première lecture du projet de budget n’est pas achevé dans son intégralité au 21 novembre, délai de quarante jours imposé par la Constitution, l’exécutif peut recourir à l’article 49.3. À moins que le gouvernement ne choisisse en fin de parcours d’imposer le budget 2025 par ordonnance.

PLSS 2025

Gel des retraites : l’envers du décor

Le président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, a affirmé lundi 11 novembre sur TF1 avoir trouvé un compromis avec le gouvernement pour que « toutes les retraites » ne soient pas gelées mais uniquement rafraîchies « d’à peu près la moitié de l’inflation » dès le 1er janvier avec un réajustement pour les retraites en dessous du SMIC au 1er juillet.

« Il y aura bien une revalorisation des retraites dès le 1er janvier pour toutes les retraites. Elle sera à peu près de la moitié de l’inflation », a déclaré Laurent Wauquiez. « Au 1er juillet, il y aura une deuxième revalorisation, cette fois-ci pour les retraites les plus modestes » pour « les protéger intégralement de l’inflation », a-t-il ajouté, précisant que seules celles « en dessous du smic » auraient droit à cette deuxième mesure. Ce qu’a confirmé Laurent Saint-Martin mardi matin sur France 2.

Plus clairement, les plus pauvres perdront 6 mois de rattrapage sur la moitié de l’inflation et les autres retraités perdront complètement cette moitié.

Des bleus à l’AME (Aide médicale d’État)

Le débat sur l’Aide médicale d’État (AME) reprend au Sénat en commission des Finances. La chambre haute approuve la diminution du budget alloué à l’aide destinée aux sans-papiers. La prise en charge des soins urgents a déjà été diminuée de 200 millions d’euros par les sénateurs, sur un total d’1,3 milliard prévu pour 2025 dans le budget.

Santé : complexifier l’accès aux soins 

Les sénateurs proposent de conditionner les prises en charge à un « accord préalable » de l’Assurance maladie, et demandent en parallèle au gouvernement d’élargir la liste des actes jugés « non urgents », fixés par décret.
Pour être validé, le texte devra être voté en séance publique au mois de décembre afin de figurer dans le projet de loi de finances.



Le 9/11/2024
Mise à jour de l’article Budget 2025 : en route vers l’austérité

PLFSS 2025

Faute de temps, le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), qui n’a pu être examiné dans le délai de 20 jours prévu par la Constitution, repart au Sénat dans sa version initiale modifiée par un certain nombre d’amendements votés par l’Assemblée « que le gouvernement  acceptera de retenir et qui seront précisés ultérieurement », a indiqué la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Nathalie Delattre. Le gel des pensions de retraite, notamment, n’a pas pu être examiné.

En sus de la version initiale, dans les amendements retenus par le gouvernement, figurent notamment des dispositions de prévention en matière de santé (taxe soda, dans les collèges contrôle bucco-dentaire, vaccination contre la méningite, etc.) et de lutte contre la fraude. L’article 6, écarté par les députés à l’Assemblée, qui concerne la refonte du système d’allégement des cotisations patronales a été réintégré pour réaliser 4 milliards d’euros d’économies.

Face à la fronde des parlementaires comme des syndicats, l’exécutif s’est finalement dit prêt à ne pas geler les « petites retraites ». Ce sera au débat parlementaire de décider du seuil, « par exemple de 1 200 euros », à partir duquel les retraités pauvres méritent une compensation pour s’être serrés un peu plus la ceinture. À partir du 1er juillet, les heureux « élus » toucheront un « rappel » de la somme que l’Assurance retraite n’a « pas été en capacité technique » de leur verser pendant six mois.

Le Sénat débutera l’examen du PLFSS en séance publique à partir du 18 novembre prochain.
Lors du Conseil des ministres du 23 octobre 2024, le Premier ministre a été autorisé à éventuellement faire usage de l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le PLFSS.

 

PLF 2025

Mardi 5 novembre, la commission des finances de l’Assemblée a rétabli, entre autres, par les amendements portés par la gauche, les crédits dédiés aux Missions locales, Maisons de l’emploi, France Travail et aux aides aux structures d’insertion.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la partie « recettes » du budget 2025 a été votée par l’Assemblée. Les nombreux amendements, proposés principalement par la gauche qui a tiré parti de l’absentéisme de la coalition gouvernementale, ont été adoptés, transformant radicalement le texte du gouvernement. Deux taxes « Zucman » (du nom de l’économiste)  sur le patrimoine des milliardaires et sur les bénéfices des multinationales en France et deux taxes sur les dividendes et les « superdividendes » ont été adoptées ; Des mesures fiscales sont rétablies (CVAE) ou renforcées comme la taxe Gafa ou la taxe sur les transactions financières ; La TVA a été abaissée sur les prothèses handisports, la rénovation de HLM, les transports publics… L’exécutif a pu maintenir dans le texte la hausse de TVA sur les chaudières à gaz et a ajouté par amendement une hausse de la taxe sur les billets d’avion. La hausse de la taxe sur l’électricité, l’alourdissement du malus automobile et la surtaxe sur les grandes entreprises ont été supprimés avec les voix de la droite et du centre.

Pour Éric Coquerel, cette copie « NFP-compatible » fait « contribuer à hauteur de leurs moyens les ménages ultrariches et les grandes entreprises multinationales ».
Mais, rien n’est acté, l’ensemble de la partie « recettes » doit faire l’objet d’un vote solennel dans l’hémicycle mardi après-midi. À suivre.

Sasha Verlei

Sasha Verlei journaliste
Journaliste, Sasha Verlei a de ce métier une vision à la Camus, « un engagement marqué par une passion pour la liberté et la justice ». D’une famille majoritairement composée de femmes libres, engagées et tolérantes, d’un grand-père de gauche, résistant, appelé dès 1944 à contribuer au gouvernement transitoire, également influencée par le parcours atypique de son père, elle a été imprégnée de ces valeurs depuis sa plus tendre enfance. Sa plume se lève, témoin et exutoire d’un vécu, certes, mais surtout, elle est l’outil de son combat pour dénoncer les injustices au sein de notre société sans jamais perdre de vue que le respect de la vie et de l’humain sont l’essentiel.