Il s’agit de rebondissements car dernièrement le nouveau préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, avait déjà fait interdire deux rassemblements de soutien à la Palestine, initialement prévus le 13 octobre à Béziers et le 14 octobre à Montpellier. Dans un arrêté préfectoral du 19 octobre, il interdisait une nouvelle fois la manifestation de soutien au peuple palestinien prévue ce samedi à Montpellier, mais le tribunal administratif a annulé l’arrêté lors d’une audience en référé libertés qui a eu lieu ce vendredi 20 octobre à 16 heures au Tribunal administratif de Montpellier, introduit par l’Association France Palestine Solidarité 34. Le Tribunal administratif a jugé que le risque de trouble à l’ordre public n’était pas caractérisé, le rassemblement était donc autorisé.
Ce rassemblement était appelé au Plan Cabanne, une place de quartier, populaire mais près du centre-ville, à 15h ce samedi 21 Octobre à l’appel d’un large collectif d’associations, d’organisations et de mouvements : AFPS34, APLR, ATMF, ATTAC Montpellier, Campagne BDS France Montpellier, CCIPPP34, CCD3M, CDTM34, CIMADE, Coalition MCA, Collectif Éveil, CMM, Ensemble 34, Gauche Ecosocialiste34, La Carmagnole, MAN, MP, MRAP Montpellier, NPA34, PG34, POI34, Révolution Permanente, UCL, UJFP.
Les revendications énoncées :
La protection du Peuple palestinien / la levée immédiate du blocus de Gaza / l’arrêt immédiat des bombardements contre la population civile / la fin de l’occupation de la Palestine.
L’autre rebondissement c’est que l’appel était pour un rassemblement statique alors qu’au bout de presque deux heures de paroles de chacun des signataires et de quelques témoignages en direct de Gaza le cortège d’une manifestation s’est formé, qui n’a cessé de grossir pour dépasser les deux mille personnes, sur un parcours allant du plan Cabane à la gare, puis à la Comédie, la préfecture et un retour sur la place du départ. Un cortège très vivant, jeune et ne ressemblant pas aux cortèges habituels, la Palestine comme dans toutes les manifestations du monde entier remet sur la table des enjeux essentiels de vie, de liberté et d’unité dans la résistance contre l’oppression et l’occupation. « le combat des palestinien.ne.s est celui du monde entier pour un droit à la vie et à une existence digne », parole d’une personne de Gaza retransmise par téléphone en direct.
Des prises de paroles ont souligné plusieurs aspects importants — et leurs enjeux — dans la situation actuelle :
– La nécessité vitale du moment : un arrêt des bombardements pour que cesse ce génocide qui se passe sous nous yeux sans que la communauté internationale ne réagisse !
– La criminalisation du mouvement de solidarité à la Palestine orchestrée par notre gouvernement est grave, profondément illégitime, dramatiquement irresponsable.
– Contre cette nouvelle Nakba qui est en train de se dérouler, l’affirmation du droit à la résistance du Peuple palestinien est nécessaire pour lutter contre les crimes de l’occupation.
– L’appel lancé par la société civile palestinienne au monde entier à se saisir de l’arme du Boycott de l’État d’Israël, du Désinvestissement et des Sanctions de cet État par la communauté internationale est plus que d’actualité.
Toutes ces questions ont été abordées et nécessitent d’être instruites par les sociétés civiles face à nos gouvernements, dans un avenir plus que proche ; sans justice il n’y a pas de paix.
Brigitte Challande