À l’appel de la coordination nationale regroupant une cinquantaine d’organisations politiques, syndicales et citoyennes, et également à Montpellier suite à l’Assemblée générale contre les violences policières et le racisme d’État, une marche a pu se dérouler samedi 15 Juillet entre la Préfecture, où ont eu lieu les prises de paroles, et le commissariat central, objectif de l’essentiel des revendications.
Contrairement à Paris ou Albi et certainement autres villes, cette marche n’a pas été interdite cette fois-ci par la préfecture ; de nombreux référés ont eu lieu ailleurs auprès du Tribunal administratif qui a confirmé les interdictions.
C’est sous un soleil lumineux que vers 11H se sont retrouvées bien à l’ombre 200 personnes pour écouter les différentes prises de paroles – CGT/ FSU/ Libre Pensée/ Mrap/ LFI/ Gauche écosocialiste / Gilets Jaunes/ Révolution Permanente …
Des paroles qui ont fait le lien entre le sexisme et le racisme, l’abandon des quartiers populaires, les inégalités sociales qui font que c’est d’une révolte des quartiers dont il faut parler plutôt que d’é-meutes des banlieues. La police n’a pas été en reste dénoncée dans son aspect sécuritaire renforcé par les deux dernières lois « Sécurité globale » et « Séparatisme ». « Une police qui est associée à une justice expéditive dans ses dernières lourdes peines suite aux comparutions immédiates. Ce cocktail est un appel “à la guerre civile” contre les quartiers populaires qui ne respecte ni les histoires, ni les parcours, ni les singularités et encore moins la jeunesse ».
Deux prises de paroles plus singulières et plus émouvantes se sont faites entendre : une au nom et en soutien des mères des enfants racisés, et une qui a souligné que souvent les policiers sont des enfants des quartiers et qu’à ce titre ils devraient se questionner…. Mais « la police tue, la police ment, le gouvernement a perdu le contrôle de sa police il n’y a qu’à voir son silence scandaleux concernant la cagnotte de soutien au policier incriminé ».
Les principales revendications ont été énoncées ainsi que :
« l’annulation de toutes les peines prononcées depuis le 27 Juin »,
« la régularisation de tous les sans-papiers »,
« l’abrogation du projet de loi raciste et sécuritaire de Darmanin » et
« des mesures concrètes pour traiter du racisme institutionnalisé et la montée du fascisme en France ».
Puis le rassemblement s’est mis en marche vers le boulevard du jeu de Paume sans rencontrer de forces de police très présentes si ce n’est à l’arrivée au commissariat où la B.A.C attendait les manifestant.e.s. Le cortège était pour sa partie de tête très jeune et féminin « Stop stop aux crimes racistes » « Nahel, Zineb et Adama, on oublie pas, on pardonne pas ». Devant le commissariat il a de nouveau été question de « l’apartheid urbain » de la notion de Hagra1 en citant des passages du livre Rengainez on arrive.
« Nous ne devons pas accepter que les banlieues deviennent des déserts politiques et il est nécessaire de s’investir par exemple dans les conseils citoyens comme au Petit Bard. Ce sont des perspectives à développer dès la rentrée ».
Brigitte Challande