Les huit principaux syndicats se sont décidé pour une première grève afin protester contre la réforme des retraites. Ils appellent à manifester le 19 janvier. La gauche dans son ensemble a appelé à se joindre au mouvement.
Unis contre la réforme des retraites, la CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU et cinq organisations de jeunesse appellent à manifester le 19 janvier contre le projet de réforme du système de retraites par répartition, dont la mesure phare est le recul progressif de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans en 2030. Cette première journée doit « donner le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée », ont-ils précisé dans un communiqué commun.
« Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue », ont-ils à nouveau dénoncé. « Le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale », estiment-ils.
Unité syndicale inédite en 12 ans
L’intersyndicale se réunit depuis juin à intervalles réguliers, soucieuse d’afficher son unité face à cette réforme voulue par le président de la République. Cette unité est l’une des clés de la réussite des mobilisations, a relevé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans une interview à l’AEF. Elle « constitue un élément de confiance pour les salariés » et « incite les salariés et les agents à se mobiliser massivement », a-t-il fait valoir.
Jusqu’à quand durera-t-elle ? Instruits par l’expérience, des responsables syndicaux soupçonnent les syndicats “réformistes”, au premier rang desquels la CFDT, de vouloir assez vite s’extraire d’une mobilisation dans la rue avec laquelle ils sont peu à l’aise. Laurent Berger a voulu couper court à cette petite musique, dans Le Parisien : « Il faut que ce soit clair, même avec des mesures positives sur les carrières longues ou la pénibilité, on reste opposé à la réforme avec une mesure d’âge. Il n’y aura pas de “deal” avec la CFDT », a-t-il martelé.
À gauche du spectre syndical, des responsables imaginent la mobilisation en deux temps, avec l’organisation de deux, voire trois grandes journées de mobilisation avant les vacances de février, puis l’installation dans un mouvement « plus dur » début mars. « Nous sommes déterminés à ce que ce projet de loi ne passe pas », a assuré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, expliquant que « pour nous, le 19 janvier est un point de départ, pas un point d’arrivée ».
Les syndicats se réuniront de nouveau le 19 janvier au soir pour décider de la suite du mouvement.
L’ensemble de la gauche appelle à rejoindre la mobilisation
L’ensemble de la gauche, des socialistes à la France Insoumise en passant par les écologistes, a appelé à rallier cette première journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
« Le 19 janvier, tous mobilisés dans la rue », a tweeté le dirigeant communiste Fabien Roussel. « On appelle à rejoindre l’Intersyndicale », a renchéri le député Éric Coquerel (LFI) sur BFM, tout comme Pierre Jouvet, porte-parole du PS. « Évidemment. Mes baskets sont prêtes », a déclaré la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, à l’AFP.
Le Medef salue des « décisions responsables »
Le Medef a quant à lui salué « les décisions pragmatiques et responsables » prises par le gouvernement pour réformer le système de retraites.
« Assurer l’avenir de ce pilier du modèle social du pays, tout en maintenant le pouvoir d’achat des actifs et des retraités, conduit nécessairement à travailler plus longtemps », affirme la première organisation patronale française dans un communiqué.
Depuis, les appels à la grève par secteurs professionnels se multiplient. Parfois avec des plans de bataille programmés à l’avance, comme chez Total ou dans l’énergie, par la CGT. Ailleurs avec des appels unitaires des syndicats représentatifs comme à la SNCF (CGT, CFDT, UNSA, SUD), la RATP (CGT, FO, UNSA, CGC) ou encore dans l’Éducation nationale (FSU, CGT, FO, CFDT, SUD, UNSA, SNALC).
Manifestation du 19 janvier, quelques points de rendez-vous :
Albi : 14h – Place du Vigan
Avignon : 10h30 – Cité administrative cours Jean Jaurès
Béziers : 10h30 – Bourse du Travail
Carcassonne : 14h30 – Portail des Jacobins
Castres : 11h – Place Soult
Digne-les-Bains : 10h30 – Place du général De Gaulle
Draguignan : 10h30 – Sous-préfecture
Figeac : 14h30 – Parking Champollion
Foix : 14h – Allée de Villote
Gap : 10h – Préfecture
Marseille : 10h30 – Réformés
Mende : 10h30 – Place du Foirail
Montauban : 10h – Esplanade des Fontaines
Montpellier : 11h00 – Place Zeus
Narbonne : 14h30 – Palais du Travail
Nîmes : 14h30 – départ Monument du taureau
Pau : 10h30 – Place de Verdun
Perpignan : 10h30 – Place de Catalogne
Rodez : 14h – Esplanade des Rutènes
Sète : 10h30 – Place de la Mairie
Tarbes : 10h – Bourse du Travail
Toulouse : 10h – Métro François Verdier