Depuis le 15 août et l’entrée des Talibans dans Kaboul, les Afghans réfugiés en France s’inquiètent pour leurs familles restées au pays. À Avignon, la mobilisation a été rapide, les associations et les travailleurs sociaux ont permis qu’à plusieurs reprises des rassemblements sur la place publique donnent aux réfugiés afghans la liberté de parler de la situation, et alerter sur le fait que la France ne doit pas reconnaître le nouvel État taliban.


 

Difficile en cette fin d’été de savoir, quel sort serait réservé, notamment à ceux qui ont travaillé pour les pays occidentaux. Parmi les réfugiés avignonnais, certains ont servi d’interprètes pour les Américains, d’autres ont travaillé avec des diplomates étrangers… Mais tous sont catégoriques : la France ne doit pas reconnaître les talibans et tout faire pour permettre à leurs familles de les rejoindre. Un sujet complexe et sensible quand on sait que les négociations engagées par la diplomatie européenne avec les porte-paroles des talibans pour l’évacuation, ont été vécues comme une forme de reconnaissance implicite du pouvoir en place.

 

La solidarité s’organise en Vaucluse

 

Lors d’un premier rassemblement en date du 21 août, une centaine de personnes, dont plus de la moitié étaient des réfugiés afghans, se sont retrouvés devant l’hôtel de ville d’Avignon. L’occasion pour eux de dire leur inquiétude pour ceux qui restent là-bas et demander au gouvernement français de ne pas baisser la garde. Et pour les militants présents, de mettre en place un comité de soutien en coordination avec les Afghans eux-mêmes.

Dès la semaine suivante, un deuxième rassemblement a comptabilisé au moins autant de personnes, toujours devant l’hôtel de ville. Le représentant du collectif Vie décente, qui avait demandé à la municipalité de mettre le drapeau afghan sur l’hôtel de ville pour signifier le refus de reconnaissance du nouveau régime, informe l’assemblée du refus de la municipalité, refus signifié par une non-réponse. « Les talibans ont dit qu’ils respecteraient les droits des femmes, pour avoir la possibilité de discuter avec les diplomaties étrangères, mais depuis le 15 août, ces dernières ne peuvent plus circuler seules dans la rue. Pour les femmes c’est difficile d’aller à l’aéroport de Kaboul. Dans cet aéroport, ils sont des milliers à être coincés, et les états occidentaux trient ceux qu’ils veulent bien faire rapatrier.

Aujourd’hui c’est toujours l’urgence, il y a des Afghans placés par certains préfets en rétention, certains sont encore déboutés du droit d’asile. »

 

S’organiser pour l’accueil

 

Les militants du collectif Entraide pour les Afghans exilés et leurs familles – Vaucluse doivent désormais interpeller le préfet de Vaucluse pour que les Afghans n’aient plus l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF)  et qu’ils bénéficient de titres de séjour leur permettant de travailler. Les militants doivent désormais organiser des parrainages civils qui permettront ainsi aux réfugiés afghans d’avoir le soutien d’un militant avignonnais pour les démarches administratives, mais aussi, au besoin, pour trouver des hébergements solidaires, des logements, et mettre en œuvre les démarches afin de faire venir leurs familles.

Une manifestation sera organisée le mardi 21 septembre à 18h30, Cours Jean Jaurès1 à Avignon, dans le cadre de la journée internationale pour la paix, à l’initiative du collectif Entraide pour les Afghans exilés et leurs familles – Vaucluse.

Pour l’accueil en extrême urgence sur son sol des personnes mises en danger par l’accession au pouvoir des talibans : le droit d’asile effectif, le regroupement familial appliqué et les OQTF suspendues. Le collectif demande que tout soit fait « pour rendre possible la sortie du pays de celles et ceux qui la réclament, et les Afghan.es qui luttent actuellement sur place pour le respect de leurs droits doivent être soutenu.es. »

Christophe Coffinier

Notes:

  1. https://www.facebook.com/groups/2881959075387960
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Passionné depuis l’âge de 7 ans, de photo, prise de vue et tirage, c’est à la fin d’études de technicien agricole que j’entre en contact avec la presse, en devenant tireur noir et blanc à l’agence avignonnaise de la marseillaise. Lors d’un service national civil pour les foyers ruraux, au sein de l’association socio-culturelle des élèves, c’est avec deux d’entre eux que nous fondons un journal du lycée qui durera 3 ans et presque 20 numéros. Aprés 20 ans à la Marseillaise comme journaliste local, et toujours passionné de photo, notamment de procédés anciens, j’ai rejoint après notre licenciement, le groupe fondateur de l’association et suis un des rédacteurs d’Altermidi, toujours vu d’Avignon et alentours.