La journée mondiale des sols se tient chaque année le 5 décembre. Pour le Centre d’actions et de réalisations internationales (CARI) basé à Viols-le-Fort, dans l’Hérault, c’est l’occasion de sensibiliser à la gestion durable des terres.


 

« Encourager les individus et les collectivités à s’engager pour maintenir les sols vivants et protéger leur biodiversité » : c’est  l’un des objectifs de cette initiative pour le CARI, implanté dans le (charmant) village de Viols-le-Fort depuis 1998.

La période étant ce qu’elle est, l’association ne pourra pas organiser de rencontres au sens physique du terme à l’occasion de cette journée mondiale : « on aurait pu faire des conférences-débats, des projections de films sur la dégradation des terres dans le monde », indique Stéphanie Dubois de Prisque, chargée de la communication au CARI1 cela nous oblige à repenser nos modes d’action mais nous avons la chance de travailler aussi au niveau international, avec des partenaires brésiliens, par exemple, qui font un atelier de recherche sur l’agro-écologie ». Loin de la politique agricole destructrice d’un certain Jaïr Bolsonaro, semble-t-il. Des ateliers du même type se sont déjà déroulés ou vont se dérouler dans des pays comme le Maroc, le Sénégal, le Burkina Faso. C’est dans ce dernier pays d’Afrique de l’Ouest que tout a commencé en quelque sorte. Dans les années 1980, l’actuel président de l’association, Patrice Burger, y était volontaire pour établir des pratiques d’agro-écologie, en compagnie de Pierre Rabhi. L’assassinat  du dirigeant de l’époque, Thomas Sankara, les a amenés à rentrer en France. Personnage aujourd’hui bien connu, Pierre Rabhi est installé en Ardèche et Patrice Burger a fondé le CARI, « pour faire un peu la même chose qu’au Burkina : ce n’est pas la même aridité mais nous sommes sur des terrains secs et des garrigues ».

Ancrée en Occitanie, la « petite association locale » (huit salarié-e-s tout de même) est aussi reliée au monde :  avec ses partenaires, elle mène des actions de lutte contre la désertification dans une vingtaine de pays, notamment au Maghreb et dans le Sahel. Une de ses salarié-e-s, Manon Albagnac, a été élue en février 2020 représentante des associations et ONG accréditées à la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification pour la région « Europe de l’Ouest et autres groupes ».  2Dans le monde, plus de 600 associations et ONG sont accréditées à cette convention où elles sont représentées au sein du panel des Organisations de la société civile (OSC). Elles peuvent ainsi participer aux COP (conférences des parties) qui ont lieu tous les deux ans.

Le rôle du panel des OSC3 est « d’informer les organisations de la société civile sur ce qui se discute et se négocie au sein de la Convention entre deux COP », précise Manon Albagnac. Il s’agit de « décrypter l’agenda, de mener des consultations pour faire remonter des positions communes, de préparer les prises de parole des organisations de la société civile pendant la COP ».

Le 3 décembre, Manon Albagnac a représenté la société civile lors d’une table ronde sur la restauration des parcours pastoraux organisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature4, la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification et WWF.

Les sols en chiffres

 

L’objectif du CARI est de mettre en lumière cette question de la préservation des sols  « souvent considérés comme une ressource infinie qui serait toujours en mesure de nous fournir ses services », alors que « nous savons aujourd’hui qu’il n’en est rien ».  Selon l’association, « 33 % des sols de la planète sont dégradés ». Pour convaincre de la nécessité d’une gestion durable des sols, l’association souligne le fait qu’il faut « environ 500 ans pour former 5 cm de sol » et que « la faune qu’il comprend comptabilise 25 % de toutes les espèces décrites sur terre ». Pour le CARI, les sols « offrent un espace vital et des services écosystémiques essentiels pour la régulation et l’approvisionnement de l’eau, la régulation du climat, la conservation de la biodiversité, la fixation du carbone ».

Le samedi 5 décembre, l’association se livrera donc à des actions de sensibilisation sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et à la distribution de documents aux habitantes et habitants de son territoire.

                                                                                                             Morgan G.

 

Photo : Centre d’actions et de réalisations internationales (CARI)

 

 

 

Notes:

  1. Site internet : www.cariassociation.org
  2. GTD_Note%20d’actualité%20CNULCD_N1_Sept2020.pdf
  3. https://csopanel.org
  4. L’UICN tiendra le Congrès mondial de la nature à Marseille, en 2021 (les dates ne sont pas encore arrêtées)
JF-Arnichand Aka Morgan
"Journaliste durant 25 ans dans la Presse Quotidienne Régionale et sociologue de formation. Se pose tous les matins la question "Où va-t-on ?". S'intéresse particulièrement aux questions sociales, culturelles, au travail et à l'éducation. A part ça, amateur de musiques, de cinéma, de football (personne n'est parfait)...et toujours émerveillé par la lumière méditerranéenne"