Quarante maires et présidents d’intercommunalité plaident pour que « les plans de relance européens et nationaux actent sans attendre des investissements ciblés pour les projets de transition portés par les territoires, et soutiennent leur fonctionnement ».
TRIBUNE
Cinq ans après la signature à Paris de l’accord mondial sur le climat lors de la COP21, les scientifiques continuent unanimement d’alerter sur l’urgence d’agir pour enrayer la crise climatique. Aujourd’hui, ses impacts se font sentir partout, alors même que nos territoires sont touchés par une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent.
L’Europe doit être à nos côtés dans cette bataille
Conscients de ces menaces et de notre responsabilité, nous, élus locaux, nous engageons à mener dans nos territoires une transition écologique ambitieuse et socialement juste, qui accompagnera chaque citoyen et rendra nos territoires plus résilients face aux chocs. Cette transition doit être porteuse d’emplois stables et doit être synonyme d’une meilleure santé et de bien-être au quotidien.
En tant qu’élus locaux, nous savons où investir au plus près des citoyens pour traduire en actions concrètes les mesures de transition. Mais nous ne pouvons pas y arriver seuls. L’Europe doit être à nos côtés dans cette bataille. Elle doit soutenir et accompagner nos actions dans les territoires. Les centaines de milliards d’euros du plan de relance européen doivent être une opportunité d’accélérer la transition écologique, de financer le Green Deal européen et de relever l’ambition climatique de notre continent.
Les dirigeants européens doivent adopter au plus vite un objectif climatique à la hauteur de la crise climatique
La première étape est de fixer le cap de la transition et de la relance. Les dirigeants européens doivent adopter au plus vite un objectif climatique à la hauteur de la crise climatique. Début septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’était prononcée en faveur d’une réduction d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Le 7 octobre, le Parlement européen est allé plus loin en adoptant un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 60% d’ici à 2030 dans la loi climat européenne. Cet objectif est atteignable et souhaitable. Nous appelons le président de la République, Emmanuel Macron, à porter sans relâche cette ambition pour les citoyens et la planète lors du sommet européen des 15 et 16 octobre. Plus qu’un chiffre, cet objectif est une boussole pour transformer le quotidien en Europe, en France et dans nos territoires.
Ensuite, les plans annoncés pour relancer notre économie devront être utilisés de manière cohérente afin de concrétiser cette ambition. Pas un euro ne doit être gaspillé dans des projets néfastes à l’environnement ou qui créeraient un risque pour les citoyens. Au contraire, les plans de relance, européen comme français, doivent se tourner vers la transition écologique et sociale et s’inscrire dans les territoires.
Nous prenons notre part de responsabilité dans la construction d’un futur plus résilient
Cet ancrage local est essentiel, mais nécessite des moyens financiers et humains aujourd’hui largement sous-dimensionnés. Nous demandons que les plans de relance européens et nationaux actent sans attendre des investissements ciblés pour les projets de transition portés par les territoires, et soutiennent leur fonctionnement. Au plus près des aspirations des citoyens, nous prenons notre part de responsabilité dans la construction d’un futur plus résilient, plus sûr et plus respectueux du climat et de l’environnement. L’Europe et le gouvernement sont-ils eux aussi prêts à faire leur part ?
Les signataires
Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole ; Benoît Arrivé, maire de Cherbourg-en-Cotentin ; François Astorg, maire d’Annecy ; Patrick Barbier, Maire de Muttersholtz ; Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg ; Christophe Bechu, maire d’Angers ; Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand, président de Clermont Auvergne Métropole ; Michel Bisson, président du Grand Paris Sud ; Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle ; François Cuillandre, maire de Brest et président de Brest Métropole ; Jean-Marc Defrémont, maire de Savigny-Sur-Orge ; Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole ; Jean-Luc Delpeuch, président de la Communauté de communes du Clunisois ; Emmanuel Denis, maire de Tours ; Grégory Doucet, maire de Lyon ; Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole ; Jean-François Fountaine, président de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle ; Bertrand Gonin, maire d’Évreux ; Morgan Griffond, maire de Saint-Pierre-la-Palud ; Jean-Sébastien Guitton, Maire d’Orvault ; Anne Hidalgo, maire de Paris ; Pierre Hurmic, maire de Bordeaux ; Florence Jardin, présidente de la Communauté urbaine de Grand Poitiers ; Mathieu Klein, maire de Nancy ; Frédéric Leturque, maire d’Arras et président de la Communauté Urbaine d’Arras ; Emile-Roger Lombertie, maire de Limoges ; Line Magne, maire de Moissy-Cramayel ; Alain Matheron, Communauté de communes du Diois ; Michel Maya, maire de Tramayes ; Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers ; Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole ; Jacques Pallas, maire de Saint-Georges-sur-Arnon ; Eric Piolle, maire de Grenoble ; Laurent Riche, maire de Kingersheim ; Stéphane Raffali, maire de Ris-orangis ; Arnaud Robinet, maire de Reims ; Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole ; Clément Rossignol Puech, maire de Bègles ; Catherine Vautrin, présidente de la Communauté urbaine du Grand Reims ; Pierre Verri, maire de Gières ; Anne Vignot, maire de Besançon, présidente de Grande Besançon Métropole.
Voir aussi : Un plan d’urgence sous-dimensionné pour les collectivités territoriales