Le collectif de juin s’est constitué pour mettre en lumière l’impact considérable du COVID-19 sur les artistes. Ils se sont tournés vers ce qui les réunit. Cela donne le manifeste que nous publions ci-dessous. En ces temps changeants et incertains, n’oublions pas que les artistes nous permettent de voir et de sentir le monde dans son infini variété, c’est-à-dire que leur liberté de vivre et de créer librement est absolument essentiel à notre écosystème humain.


 

MANIFESTE DU COLLECTIF DE JUIN

Aujourd’hui, nous, compagnies artistiques, artistes interprètes et auteur·ice·s professionnelles indépendantes d’Occitanie, sommes réuni·es en collectif car nous ne n’acceptons plus la situation dans laquelle nous nous trouvons. La crise sanitaire ne fait qu’exacerber un état des lieux pour nos métiers déjà catastrophique.

Aujourd’hui, dans nos pratiques, tout a été confisqué, jusqu’à la liberté de construire un projet uniquement du point de vue artistique. Le temps, et de la recherche et de la visibilité de nos spectacles, nous a été retiré.

Un dialogue de sourd·e·s s’est progressivement mis en place au fil du temps ; des cahiers des charges et des appels à projets éloignés des questions artistiques prennent la place des collaborations sur des projets.

Aujourd’hui, les artistes et les compagnies sont soumis·es à une injonction permanente à se justifier financièrement.

Nos créations sont regardées comme des objets économiques dont nous devons justifier la pertinence.

Nous sommes face à une logique libérale généralisée qui touche aussi les métiers artistiques de plein fouet.

Les artistes sont de moins en moins au cœur de leurs théâtres et cette position excluante les placent en position d’illégitimité.

Nous avons toutes et tous laissé faire : nous avons collectivement failli.

Aujourd’hui il nous faut penser l’économie de nos métiers autrement, ensemble.

La démocratisation culturelle et artistique ne peut avoir comme seule règle la rentabilité et la culture de résultat.

L’art participe à l’émancipation du/de la citoyen·ne, l’épanouissement de chacun·e ; il ne peut être considéré comme une marchandise (au risque de détruire toute conscience du bien commun).

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un système hypocrite et incohérent. La réalité c’est que le droit du travail des technicien·ne·s et des artistes est piétiné. Cette réalité est indigne.

Aujourd’hui, nous, compagnies artistiques, artistes interprètes et auteur·ice·s professionnelles indépendant·es d’Occitanie, refusons d’être invisibilisé·e·s sur le territoire où nous vivons et travaillons, intervenons et créons.

Aujourd’hui, nous voulons repenser et redéfinir ensemble le cadre de nos métiers :

– les cahiers des charges des structures, les terminologies qui contractualisent nos relations (résidence, co-production, artiste associé.e,…).

réintégrer les artistes au cœur des maisons

Il est urgent de :

– remettre l’art au centre des projets culturels,

– réintégrer les artistes au cœur des maisons et des budgets,

– réfléchir sur les logiques de circuit court et d’impact carbone de nos pratiques,

– développer des temps longs de diffusion pour les compagnies.

Nous, équipes de création, sommes, en ces temps particuliers, ici et maintenant, dans des projets de créations, d’événements, dans un esprit de décloisonnement et d’inventivité, dans nos pratiques.

Nous vous appelons à nous rejoindre.

 

Nous vous invitons à signer La pétition