N’en déplaise aux skieurs et aux amateurs de boîtes de nuit, la mobilisation des gilets jaunes se poursuit aujourd’hui. Pour cet acte 19, le gouvernement a conjugué deux mesures qui pourraient tourner au pire.
En effet, pas besoin d’être sorti de Saint-Cyr pour comprendre que l’interdiction de manifester dans certains lieux à Paris et en Province et le recours aux militaires de l’opération Sentinelle, qui ne sont ni préparés ni équipés pour assurer le maintient de l’ordre, peut aboutir à un scénario tragique. La question est de savoir ce qui pousse le gouvernement, qui n’a pour l’heure proposé aucune sortie de crise politique, à prendre un tel risque ?
Les lieux de l’Actes 19
À Nice. Certains membres des « gilets jaunes » veulent faire de Nice l’épicentre de la 19e journée. Le rendez-vous a été donné à 10 heures place Garibaldi, a annoncé le site de Nice-Matin. « On manifestera à Nice sans être des voyous, on veut simplement exercer notre droit », a assuré à l’AFP Lucien Pons, professeur à la retraite. Johnny Toulouse, figure du mouvement niçois, prévoit pour sa part que cela « va chauffer à Nice ». Le maire de la ville, Christian Estrosi, a demandé à la préfecture une interdiction de manifester dans un « périmètre défini ». Il a obtenu gain de cause : une partie de la ville (notamment le centre commerçant) est interdite aux manifestations. Pourtant, les « gilets jaunes » ont maintenu leur appel à défiler dans ce secteur.
À Montpellier, un appel à la manifestation a également été lancé : « Il y a des covoiturages et des hébergements prévus pour les personnes en provenance de Marseille et Toulouse. Notre appel a été relayé par Priscillia Ludosky, nous attendons du monde », confirme un membre des « gilets jaunes » de la ville. « La manifestation sera importante mais nous n’attendons pas de déferlement. Nous serons vigilants », a assuré la préfecture à l’AFP.
À Bordeaux, le rendez-vous est donné place de la Bourse. Interdiction de manifester place Pey-Berland.
À Toulouse, le rendez-vous est donné allée Jean-Jaurès. La préfecture de Haute-Garonne a annoncé, hier, qu’elle interdisait les manifestations ou rassemblements de « gilets jaunes » samedi sur la place du Capitole à Toulouse, près de laquelle ce mouvement a prévu un départ de cortège.
À Marseille, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé hier l’interdiction de toute manifestation dans le centre de la ville par crainte de heurts entre militants d’extrême gauche et d’extrême droite. Une manifestation contre le racisme et l’antisémitisme, programmée samedi à Marseille et non déclarée en préfecture, pourrait servir de théâtre à une rixe entre les deux mouvances.
À Paris, « Acte 19 Tous en Gilets Jaunes, on lâche toujours pas« , appelle au calme avec un mot d’ordre : « pas de casse, pas de violence, des revendications ». Il prévoit une manifestation qui partira de la place Denfert-Rochereau (14e arrondissement) pour se rendre au Parvis du Sacré-Cœur (18e arrondissement). Les Champs-Elysées et ses abords, la place de l’Étoile ainsi qu’un périmètre incluant le palais de l’Élysée et l’Assemblée nationale ont été officiellement interdits aux manifestations du samedi 23 mars par la préfecture de police.
On croise les doigts…
La liste des interdictions de manifester est à retrouver ici.
Photo. Art contemporain La Cité de Carcassonne, Felice Varini