lundi 22 décembre 2025
-- Promotion Club Partenaires --
Promo-Partenaires-Altermidi-CIMM
Appel aux dons Header

Une nouvelle fuite en avant militaire décidée sans les Français

0
Le président de la République française, Emmanuel Macron, durant son discours devant les armées à Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. LUDOVIC MARIN/AFP

C’est depuis Abou Dhabi, sur une base militaire française aux Émirats arabes unis, devant des soldats déployés à l’étranger, qu’Emmanuel Macron a acté le lancement d’un projet d’envergure pour l’armée française : la construction du futur porte-avions appelé à remplacer le Charles-de-Gaulle. Une décision stratégique majeure, prise loin du territoire national, sans débat démocratique.


 

Les grandes déclarations martiales, pleines de panache et de formules ciselées comme les affectionne le président Macron, ont toujours un coût bien réel : elles se paient en sang, en sueur et en appauvrissement, d’abord pour les plus fragiles.

Derrière les mots  « à l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints » se cachent des choix budgétaires colossaux, dont la réalité est presque impossible à établir avec précision. Entre secret-défense et secret des affaires, les montants annoncés ne sont que des estimations minimales, systématiquement dépassées au fil du temps. L’histoire des grands programmes militaires le démontre : la facture finale n’est jamais celle présentée au départ.

Le porte-avions nouvelle génération (PANG) est aujourd’hui évalué à au moins 10 milliards d’euros. Hors dérapages budgétaires. Cela représente l’équivalent de 23 hôpitaux neufs. À cette somme s’ajoute la commande de 42 Rafale F4, pour un montant officiellement estimé à 6 milliards d’euros, soit l’équivalent du salaire annuel de 120 000 infirmières. Et ce n’est là qu’une partie de l’addition, les coûts cumulés de nombreux projet comme les programmes de sous-marins nucléaires ou le programme Scorpion, restent largement hors du champ du débat public.

Cette fuite en avant militariste est rendue possible par les institutions de la Ve République, qui confèrent au chef de l’État un pouvoir considérable en matière militaire et stratégique. Le président peut engager la nation pour des décennies, sans contrôle parlementaire ni consentement populaire. L’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron en a déjà révélé les dérives aux bénéfices des plus riches. Et le problème serait peut-être plus inquiétant encore : si ce pouvoir, concentré était demain exercé par l’extrême droite.