Après une 13e journée de mobilisation réussie lors du 1er mai, les syndicats doivent décider mardi de la suite à donner au mouvement contre la réforme des retraites. Les responsables syndicaux se réunissent en visioconférence dans la matinée, au lendemain d’un 1er mai qui a rassemblé près de 800 000 manifestants en France selon la police et 2,3 millions selon la CGT.
Pour entretenir la contestation, les syndicats ont maintenant « deux échéances dans le viseur », selon Sophie Binet (CGT). À très court terme, ils attendent la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer mercredi sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée (RIP). Mais, refroidis par la première décision des Sages le 14 avril qui avait rejeté cette première demande, ils se montrent prudents. Laurent Berger y croit « plus ou moins », alors que pour Sophie Binet « le RIP a été rédigé pour ne pas fonctionner ». À moyen terme les syndicats mettent davantage d’espoir dans la discussion, à l’Assemblée nationale le 8 juin, d’une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme.
Pour Mme Binet qui rappelle que la motion de censure n’a échoué « qu’à neuf voix près » après l’usage du 49-3, les députés ont « la sortie du conflit entre les mains ». Un vote favorable ne serait que le début d’un parcours parlementaire, mais ce serait une claque pour l’exécutif. « Il y a forcément un risque parce que nous sommes dans une majorité relative », a reconnu le ministre du Travail Olivier Dussopt sur LCI lundi soir. Cette date pourrait servir de motif à l’organisation d’une nouvelle journée d’action.
Avec AFP