L’exercice est rôdé depuis l’Ancien Régime. Avant d’entamer des grands travaux, le pouvoir « consulte » en organisant des enquêtes publiques. La promesse : une information claire sur les enjeux, des avis citoyens pris en compte. Dans les faits : une procédure calibrée par le pouvoir pour faire avaliser ses plans, quoi qu’il s’en dise. Jamais de débat réel. Jamais de possibilité, pour les citoyens, d’intervenir sur le cours d’un projet. Pire encore, aujourd’hui, avec les consultations en ligne, le préfet décide seul, toujours guidé par un même objectif : la croissance économique. Les enjeux environnementaux, eux, restent toujours secondaires.
Pour mieux éclairer ce mécanisme de maquillage démocratique, Frédéric Graber, historien de l’environnement, auteur du Livre Inutilité publique, histoire d’une culture politique française (Éditions Amsterdam, 2022), présentera ses travaux et échangera autour des expériences concrètes vécues par des collectifs de lutte : le LIEN (Liaison intercantonale d’évitement nord) et les projets routiers avec le collectif SOS Oulala, Cigéo à Bure (projet français de centre de stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde) et le nucléaire avec Simon Savry-Cattan, de la Ligue des Droits de l’Homme de Montpellier.
Quelle perspectives possibles ? comment retrouver du sens et imaginer de vraies consultations publiques ? Dans quelles pratiques de luttes ?
Entrée libre le 25 mai 2023 à 20h00. En partenariat avec SOS Oulala et la Ligue des Droits de l’Homme Montpellier.