
Le parquet de Tarascon a classé sans suite une enquête préliminaire ouverte en 2023 après le signalement de deux députés corses mettant en cause l’administration pénitentiaire dans la mort en prison d’Yvan Colonna, a annoncé lundi 13 octobre le parquet.
Le militant indépendantiste, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Érignac, avait été mortellement agressé en prison par un codétenu en mars 2022.
Après avoir « mené une enquête de façon approfondie (…), j’ai classé sans suite le dossier début octobre, estimant que les éléments sur lesquels s’appuyait la saisine faite sur les éventuels dysfonctionnements n’étaient pas établis », a déclaré le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau, à l’AFP, « il n’y a pas eu d’infraction » de la part de l’administration pénitentiaire, a-t-il poursuivi.
Deux ex-députés, Jean-Félix et Laurent Marcangeli, alors respectivement président et rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur l’agression mortelle du militant indépendantiste en prison en 2022, avaient écrit au procureur, dans une lettre datée du 5 juillet 2023 au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, pour signaler « l’existence de faits pouvant, selon eux, constituer une infraction ».
Une enquête, confiée à la police judiciaire de Marseille, avait alors été ouverte, notamment pour suppression de données informatiques dans un système de traitement automatisé mis en œuvre par l’État. Dans le cadre de leur commission d’enquête, une surveillante de la maison d’arrêt d’Arles, où a eu lieu l’agression, avait annoncé à plusieurs reprises avoir « reporté dans ce logiciel des faits importants », notamment un « changement d’attitude » de Franck Elong Abé, le détenu qui a mortellement agressé Yvan Colonna le 2 mars 2022, relataient les ex-députés dans leur courrier. Les deux députés faisaient, par ailleurs, état de « graves défaillances » dans l’appréciation de la dangerosité de Franck Elong Abé. Un point également écarté par le procureur, qui « n’a pas déterminé de faute particulière de l’administration qui aurait laissé à penser un futur passage à l’acte ».
Avec AFP
Lire aussi : Mort d’Yvan Colonna : un rapport d’enquête et des zones d’ombre