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Il était resté jusqu’ici silencieux. Amine Kessaci s’exprime pour la première fois après l’assassinat de son frère dans une tribune publiée par le journal Le Monde, mercredi 19 novembre. Alors que celui-ci a été enterré mardi, le président de l’association Conscience écrit « qu’il ne se taira pas ». « Je dirai et répéterai que Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic. Son emprise. Je dirai la lâcheté des commanditaires des crimes. Je dirai la dérive folle de ceux qui exécutent des contrats, brisent des vies et souillent leur âme à jamais », promet-il. Les enquêteurs n’excluent pas que Medhi Kessaci ait été victime d’un meurtre d’avertissement pour obliger son frère à abandonner la lutte contre le narcotrafic. Au lendemain d’une réunion à l’Élysée qui a fait le point sur les actions engagées contre le narcotrafic, il avance ses propres pistes de lutte. « Face à un tel ennemi, l’État doit prendre la mesure de ce qu’il se passe et comprendre qu’une lutte à mort est engagée », écrit-il.
Cela ne passe pas par la seule réponse sécuritaire. « Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. » « Nous comptons nos morts, mais que fait l’État ? », ajoute-t-il. Il termine par des mots d’espoir et d’appel au rassemblement. « Que notre révolte face au narcotrafic soit durable, et collective. Levons-nous ensemble. Courage. On ne peut pas tuer tout un peuple ».
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