Le quotidien La Provence a perçu plus d’un million d’euros en 2018 du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, dont la présidente, Martine Vassal (LR), brigue la mairie de Marseille. Les dirigeants du journal, dont Franz-Olivier Giesbert, font désormais ouvertement campagne pour elle.
Dans de nombreuses régions, la question de l’indépendance de la presse fait débat à l’approche des élections municipales. C’est par exemple le cas dans le groupe Centre France (La Montagne, Le Populaire du Centre, L’Yonne républicaine…) qui vient de rendre publics huit engagements, dont celui de ne pas publier de sondages locaux, « susceptibles d’influencer les résultats ». C’est aussi le cas du journal Paris-Normandie, dont le propriétaire, le chef d’entreprise Jean-Louis Louvel, a décidé de se porter candidat à la mairie de Rouen, sous le parrainage de La République en marche (LREM), ce qui a conduit aussitôt la rédaction à créer une société de journalistes en vue de faire respecter l’indépendance de la publication.
Comme par contraste, il y a un grand quotidien régional en France, où cette question de l’indépendance ne semble pas tarauder sa direction, c’est La Provence. Plus grave, alors que Marseille est l’une des grandes métropoles du pays où le résultat des prochaines élections municipales est très incertain, cette direction, emmenée par le PDG, Jean-Christophe Serfati, et par le directeur éditorial, Franz-Olivier Giesbert (ancien patron du Point), a choisi de prendre fait et cause pour Martine Vassal, la présidente (Les Républicains – LR) du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et candidate à l’investiture de son parti pour les élections municipales à Marseille.
Lire L’enquête Médiapart