La chambre basse du Parlement a approuvé à une courte majorité mardi soir le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui contient notamment la suspension de la réforme des retraites.
Les députés ont approuvé de justesse, le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. Avec 247 voix pour, 234 contre et 93 abstentions, l’exécutif réussit le pari d’un compromis dans une Assemblée sans majorité, évitant ainsi de recourir au 49.3. Le texte, qui prévoit notamment la suspension de la réforme des retraites, n’est toutefois qu’au début d’un parcours parlementaire semé d’embûches. Dès mercredi, le Sénat s’en saisira en commission, avant un passage dans l’hémicycle vendredi, puis un ultime retour à l’Assemblée pour adoption définitive. L’issue du vote était particulièrement incertaine : Les Républicains et Horizons, pourtant membres de la coalition gouvernementale, ont refusé de soutenir le projet, suivant les consignes d’abstention de leurs chefs de file, Laurent Wauquiez et Paul Christophe. Ce dernier a dénoncé un budget « sans équilibre, sans vision ». À l’inverse, le Parti socialiste a apporté un soutien décisif, fruit de concessions obtenues au terme de négociations « parfois dures, toujours exigeantes », selon son président de groupe Boris Vallaud. Souhaitant élargir encore la base d’appui, le gouvernement a multiplié les gestes envers les écologistes, qui ont finalement choisi une large abstention. Un amendement portant l’objectif national de dépenses d’assurance maladie à +3 % a ainsi été adopté, entérinant l’abandon de la hausse des franchises médicales. Le marathon budgétaire ne fait que commencer.


