L’hebdomadaire satirique centenaire traverse une crise interne, depuis la plainte d’un de ses journalistes pour soupçon d’emploi fictif. Se défendant de tout fait délictueux, la direction dément mais l’« affaire » affecte l’image du titre.
La compagne du dessinateur André Escaro aurait bénéficié d’un emploi fictif pendant environ vingt ans. André Escaro était également membre du conseil d’administration du journal jusqu’à cette assemblée générale du 22 juin dernier qui décide de mettre fin à son mandat. Cette décision survient opportunément, un mois après le dépôt de la plainte contre X pour abus de biens sociaux et recel, du journaliste et délégué syndical SNJ-CGT Christophe Nobili, l’un des trois enquêteurs du Canard enchaîné, à l’origine des révélations, en 2017, sur les soupçons d’emploi fictif visant François Fillon et sa femme, Pénélope.
Le couple — André Escaro, aujourd’hui 94 ans, et sa femme Édith, journaliste — avait « l’habitude de travailler en binôme », explique le comité d’administration du journal, composé notamment du directeur de la publication, Nicolas Brimo. L’affaire commence à faire du bruit dans les couloirs du 173, rue Saint-Honoré. L’image du Canard Enchaîné se trouverait bien entachée si la justice finissait par établir que les dirigeants de ce journal ont commis ce que leurs journalistes dénoncent chez les autres à longueur de colonnes.