samedi 23 novembre 2024
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La ville indique qu’elle n’a pas formulé de demande d’expulsion de bidonvilles et précise sa politique

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Suite à l’évacuation des camps Zénith 2 et Mas rouge, la ville de Montpellier indique qu’elle n’a pas formulé de demande d’expulsion de bidonvilles et précise sa politique.


 

Expulsion du camps Zénith 2 à Montpellier. le 8 sept 2021. Dr

 

Ce mercredi à l’aube, les forces de l’ordre ont débarqué sur le camp du Zénith occupé à ce jour par une centaine de personnes dont une quarantaine d’enfants. L’évacuation a été ordonnée par la préfecture qui dit appliquer une décision de justice qui remonte à plusieurs années.

La LDH et la Cimade rejoints par des membres d’autres associations dont Area1, RESF2, ATD Quart Monde3… étaient présents sur place dès 6h pour tenter de stopper la manœuvre. Ils dénoncent « une expulsion illégale« .

 

Communiqué de la ville de Montpellier

La municipalité de Montpellier est engagée depuis juin 2020 sur une stratégie partenariale pour résorber un par un les bidonvilles. Ce type d’habitat ne saurait être la norme, pour des raisons de dignité des personnes, de sécurité et de respect de la légalité, et une énergie importante est déployée pour accompagner les personnes vers des solutions de relogement et, dans l’attente, améliorer les conditions de vie dans ces bidonvilles.

Ce travail partenarial avec les services de l’État et les associations a été mis en œuvre avec succès pour la restitution concertée du site des Archives aux Beaux-Arts, où plus d’une centaine de personnes étaient hébergées. Il va permettre dans les prochaines semaines de résorber un squat présent depuis près de dix ans boulevard de Strasbourg et de résorber le bidonville de Celleneuve en juin prochain, avec la création de deux villages de transition.

C’est dans ce même état d’esprit que la municipalité souhaite poursuivre son action ; elle l’a indiqué à l’État. La municipalité n’a pas formulé de demande d’expulsion de bidonvilles et demeure extérieure à ces opérations initiées par la préfecture, en application d’une décision de justice et sur la base d’une demande formulée sous le précédent mandat.

 

Agir contre l’habitat indigne
La municipalité est fortement impliquée sur le dossier de l’habitat indigne, et ce depuis le début du présent mandat. Lors de la campagne municipale, ce sujet a clairement été posé par Michaël Delafosse comme un enjeu de dignité humaine et de solidarité dont on ne peut se détourner. Parmi les points de son programme a ainsi figuré un « plan de résorption de l’habitat indigne, et notamment des bidonvilles, en mobilisant les associations et acteurs de la solidarité ».

Ce point fait partie intégrante du bouclier social déployé par la nouvelle équipe municipale. Dès juin 2020, une élue a été spécifiquement nommée sur cette question et un service pilote identifié.

Depuis un an, la Ville et la Métropole de Montpellier se mobilisent fortement aux côtés des acteurs associatifs et les services de l’État en mettant en place les conditions d’une résorption de ces sites, l’un après l’autre, afin de répondre aux enjeux d’insertion, de lutte contre l’habitat indigne et de promotion de la santé auprès de populations plus vulnérables.

 

Travail partenarial entre les associations et les institutions

La municipalité a souhaité mettre en place une démarche innovante et partenariale pour s’attaquer à la résorption de l’habitat indigne. Elle travaille avec un collectif interassociatif, regroupant notamment deux des structures chargées de l’accompagnement de ces populations (AREA et La Cimade), la Fondation Abbé Pierre et Médecins du Monde.

Ce travail partenarial a engrangé ses premiers succès : en mars dernier, le squat Luttopia, qui abritait lui aussi une centaine de personnes, a fait l’objet d’une restitution concertée, avec des solutions de relogement des personnes hébergées et un soutien à des solutions d’habitat intercalaire. Pour le maire, il s’agissait de « remettre en dignité l’ensemble des personnes qui vivaient dans des conditions très difficiles et qui, année après année, étaient laissées à l’abandon ».

Pour les autres habitats indignes, la Ville a la même volonté de synergie des différents acteurs, préfecture, les bailleurs sociaux, le conseil départemental dans ses missions sociales et d’insertion, la Métropole et la Ville de Montpellier et secteur associatif.

 

 Engagées pour l’amélioration des conditions de vie

Dans le cadre du Plan Pauvreté, un projet de sanitation du bidonville de Zénith 2 a été lancé. Depuis avril 2021, en concertation avec les habitants, un travail est mené pour prévoir des modules sanitaires avec toilettes et douches, des branchements à l’eau potable, une évacuation des eaux usées, la mise en place de branchements électriques sécurisés.

Un deuxième projet concerne la création d’une maison commune sur ce site, un lieu collectif dédié aux familles pour pouvoir proposer des actions en lien avec le vivre ensemble, la scolarité, et l’accès aux loisirs et à la culture, le soutien à la parentalité, le soutien à l’insertion socio-professionnelle, et l’émancipation des femmes. Une même énergie est déployée pour aller vers la résorption du bidonville de Celleneuve, en accord avec l’État et les associations.

Ce travail prévoit une évaluation sociale précise de ce bidonville, des propositions de relogement pour les familles qui le souhaitent et la mise en place de deux villages de transition pour faciliter l’insertion des habitants. Ce modèle partenarial travaillé avec les associations a fait l’objet d’un phasage qui vise à la résorption de ces bidonvilles un par un tout au long du mandat, tout en mettant en œuvre des actions temporaires pendant cette période à l’image des projets de sanitation évoqués.

Au-delà de ces projets, des actions de terrain au quotidien sont en effet menées par les services de la Ville, sur son budget propre, pour améliorer les conditions de vie et protéger les habitants : approvisionnement en eau, sécurisation électrique, campagnes de vaccination, domiciliation postale au CCAS, désinsectisations… mais aussi pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle, en transversalité avec de nombreux acteurs.

Notes:

  1. L’ Association Recherche Éducation Action a pour objet la lutte contre les inégalités sociales et l’exclusion.
  2. Réseau éducation sans frontière : mouvement actif contre la politique migratoire de tri et de rejet des étrangers, Jeunes isolés étrangers, accueil des étrangers dans les préfectures, droits de l’enfant, soutien aux délinquants solidaires.
  3. Mouvement international non-gouvernemental qui s’engage pour mettre fin à l’extrême pauvreté et construire une société plus juste, qui respecte les droits fondamentaux et l’égale dignité de toutes et tous.