Suite à la crise écologique de l’été et de l’automne 2018 qui avait impacté l’étang de Berre, les élus du GIPREB (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre, organisme chargé du suivi de cette lagune méditerranéenne située dans les Bouches-du-Rhône) avaient demandé à l’avocate Corinne Lepage d’agir en justice contre EDF. Après un constat référé au tribunal administratif, ayant permis une expertise de l’état écologique de l’étang, le Gipreb avait assigné EDF (les rejets de la centrale hydro-électrique de Saint-Chamas ont un effet perturbateur sur le milieu ) en citation directe auprès du tribunal correctionnel de Marseille. La première audience a eu lieu ce lundi 8 mars. « Il s’agissait d’une démarche formelle pour acter de la capacité des parties à comparaître et pour fixer la date des plaidoiries » précise le Gipreb, « le Président du tribunal, conscient de la complexité du dossier et des enjeux de la procédure, a souhaité consacrer une journée entière d’audience pour les plaidoiries. Il faudra attendre le mois de septembre pour connaître la date des plaidoiries, qui verra le dossier de l’étang de Berre minutieusement étudié et les responsabilités dans la crise écologique de 2018 clairement identifiées » .
Le Gipreb demande, par cette citation directe, « qu’EDF en charge de la gestion de la chaine hydroélectrique Durance-Verdon soit reconnue coupable des rejets d’eau et de limon ayant conduit au cours de l’été 2018 à une crise écologique sans précédent et dont les effets sont encore présents sur l’écosystème de l’étang de Berre.
Le Gipreb demande, en premier lieu, la réparation par une remise en état de l’écosystème. Pour cela il demande que les volumes de rejets soient limités à ceux pratiqués en 2019, le temps de trouver une solution pérenne.
En second lieu, le Gipreb demande la réparation du préjudice économique lié à la dégradation des herbiers de zostères et à la destruction d’espèces marines comme les grandes nacres et les palourdes. »