Depuis le 1er janvier, tous les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) doivent effectuer quinze heures d’activité par semaine. Le blocage du débat démocratique sur la redistribution des richesses concorde clairement avec la mise en application de cette mesure qui met la politique sociale au service de la compétitivité des entreprises.
Pour réduire les dépenses sociales le gouvernement franchit un cap supplémentaire en conditionnant l’octroi du RSA à des heures d’activité. La généralisation du RSA (revenu de solidarité active) dit « rénové », instaurée dans le cadre de la loi plein-emploi, acte que pour bénéficier de cette aide (635,71 euros par mois pour une personne seule), les individus doivent désormais réaliser au moins 15 heures d’activités par semaine.
Cette étape ne se résume pas à une simple volonté de faire des économies, elle marque “une avancée” dans la politique néolibérale menée au long cours par Emmanuel Macron qui considère que les bénéficiaires de prestations sociales ont des droits mais aussi des devoirs, à commencer par celui de travailler.
La loi plein-emploi participe d’une transformation de la notion de « politique sociale », devenue une dimension du marché. Ce recentrage politique du domaine social autour de la « politique d’emploi » suppose que cette dernière s’accorde aux « impératifs » d’une économie fabulée comme une démultiplication de marchés de plus en plus fluctuants, ce qui impose une flexibilisation permanente des conditions de travail et de rémunération.
Par le fait même de vouloir faire travailler des non-demandeurs d’emploi alors que le volant de chômage reste très élevé, cette politique débouche sur une augmentation des pressions à la baisse salariale. Ce faisant, les chômeurs deviennent une catégorie parmi de multiples autres à remettre au travail (les jeunes, les femmes, les travailleurs âgés …) et les liens de solidarité qui faisaient du chômeur un actif en attente et donc un détenteur de droits salariaux se distendent.