De nouvelles mesures s’appliquent à partir de mercredi, notamment pour les chômeurs et les bénéficiaires du RSA. Ce 1er janvier 2025 apporte son lot de changements qui pénalise en premier lieu les revenus les plus faibles. On vous résume ce qui entre en vigueur… En bref, augmentation du gaz à tous les étages. Le taux du Plan épargne logement va baisser. Des évolutions sont aussi à prévoir sur le plan des transports, les nouvelles règles comme l’augmentation des tarifs des transports en commun en Île-de-France, la circulation des deux-roues et les zones à faibles émissions vont limiter la mobilité.
Les bénéficiaires du RSA tous inscrits à France Travail
Les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), soit 1,84 million de personnes en septembre 2024, sont à partir de mercredi inscrits à France Travail (contre 40 % aujourd’hui) et devront souscrire un contrat d’engagement précisant des objectifs d’insertion sociale et professionnelle. Avec cette réforme, 1,2 million de personnes supplémentaires se verront automatiquement inscrites comme demandeurs d’emploi, dont 200 000 jeunes en parcours d’insertion dans les missions locales des départements.
Ces nouveaux demandeurs d’emploi seront d’abord rangés dans une « catégorie d’attente » nouvellement créée, nommée G, le temps d’être répartis dans une des catégories de A à F. Dans le cadre de leur contrat d’engagement, les allocataires du RSA pourront être amenés à avoir de 15 à 20 heures hebdomadaires d’activités, comprenant des entretiens, de la formation, des stages ou des immersions en entreprise.
Assurance-chômage : entrée en vigueur de l’accord sur de nouvelles règles
L’accord qui fixe les nouvelles règles d’indemnisation chômage a été validé in extremis vendredi par le nouveau Premier ministre, François Bayrou. Si la convention entre en vigueur dès ce mercredi, la majorité des mesures ne sera toutefois appliquée qu’au 1er avril « pour des raisons opérationnelles », comme l’a précisé l’Unédic, qui gère le régime d’assurance-chômage.
C’est le cas notamment du relèvement de deux ans des bornes d’âge à partir desquelles les chômeurs seniors bénéficient d’une durée d’indemnisation plus longue. Le palier ouvrant droit à 22,5 mois d’indemnisation au maximum passe ainsi de 53 à 55 ans et celui donnant droit à 27 mois de 55 à 57 ans. En revanche, la dégressivité de l’allocation chômage, qui concerne les hauts revenus, ne sera plus appliquée à partir de 55 ans, contre 57 ans jusqu’ici.
La mensualisation des allocations entrera aussi en vigueur au 1er avril. L’allocation versée sera ainsi identique chaque mois, sur la base de 30 jours. Sur une année complète, les chômeurs perdront cinq jours d’indemnisation (six les années bissextiles).
L’utilisation des titres-restaurants en supermarché restreinte
Avec la chute du gouvernement de Michel Barnier début décembre, et l’interruption de tous les travaux législatifs, la possibilité d’utiliser des titres-restaurants au supermarché pour acheter des produits alimentaires comme la farine, les pâtes, le riz ou la viande n’a pu être prolongée au-delà du 31 décembre. Cette dérogation était entrée en vigueur à l’été 2022 dans le contexte d’une inflation galopante, puis reconduite fin 2023. Le 20 novembre, l’Assemblée nationale a adopté en urgence la prolongation du dispositif jusqu’à fin 2026. Le texte devait arriver au Sénat le 12 décembre.
Les logements classés G ne pourront plus être loués
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) classe les logements de A à G en fonction de leur consommation d’énergie et de leur impact sur le climat. Sur cette base, la loi Climat et résilience de 2021 prévoit d’interdire progressivement la location des logements énergivores. À partir de mercredi, les logements classés G ne pourront plus être loués. Cette interdiction s’étendra aux logements F à partir de 2028 et enfin les logements E à partir de 2034.
Une proposition de loi, présentée fin octobre et soutenue alors par le gouvernement, proposait d’accorder un délai pour les logements G situés dans des copropriétés qui ont décidé de faire des travaux mais qui ne les ont pas encore réalisés. Le texte prévoyait également d’appliquer l’interdiction de location uniquement à partir du renouvellement, de la reconduction tacite du bail ou de la signature d’un nouveau contrat. Mais avec la censure du Premier ministre de Michel Barnier, son remplacement par François Bayrou, puis les vacances parlementaires, l’examen du texte a été mis à l’arrêt.
Une nouvelle hausse pour le prix du gaz
Le prix « repère » du gaz naturel, publié tous les mois par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), grimpe de nouveau. Pour l’usage cuisson/eau chaude, le tarif moyen passe mercredi à 0,146 euro TTC par kilowattheure. Pour le chauffage, le prix moyen progressera de 0,112 euro TTC/kWh à 0,118 euro.
La CRE souligne que ce prix « repère »n’est qu’« indicatif ». Les fournisseurs restent donc libres de la répercuter ou non à leurs abonnés. Le consommateur peut donc faire jouer la concurrence, en se référant par exemple au comparateur en ligne du Médiateur de l’énergie (Nouvelle fenêtre).
Le taux du plan épargne logement en baisse
Le taux d’intérêt sur les plans d’épargne logement (PEL) ouverts à compter de mercredi chutera d’un demi-point, à 1,75 %, selon le Journal officiel publié le 18 décembre. Le taux de ce produit d’épargne réglementée, pensé pour permettre un projet immobilier, est déterminé au moment de l’ouverture du compte et reste le même pour toute sa durée de vie. Il n’avait pas baissé depuis août 2016, lorsqu’il avait fondu de 1,50 % à 1%. Il avait été rehaussé à 2 % au 1er janvier 2023, puis à 2,25 % en 2024.
Fin de la circulation interfiles pour les deux-roues
Les deux et trois-roues n’ont plus le droit de se faufiler entre les voitures. Lancée en 2016, élargie à 21 départements en 2021, la circulation interfiles prend fin. La pratique, jugée trop risquée, devait se terminer en septembre 2024, avant d’être prolongée jusqu’en décembre 2024, sous de strictes conditions.
Par ailleurs, il est interdit de circuler avec un véhicule Crit’Air 3 à partir du 1er janvier dans les zones à faibles émissions de Paris, Montpellier, Lyon et Grenoble. Sont concernés les voitures à essence immatriculées avant 2006 et les véhicules diesel immatriculés avant 2011. Des dérogations sont prévues pour les travailleurs en horaires décalés ou les personnes ayant besoin de soins. À Paris, un pass permettra également aux voitures Crit’Air 3 de circuler librement 24 jours dans l’année, au choix et sans condition.
Une nouvelle hausse du prix du tabac
Le paquet de cigarettes coûtera plus cher à partir du 1er janvier. La hausse, qui diffère selon les fabricants et les produits, pourra aller jusqu’à un euro de plus pour un paquet de 20 cigarettes. La majorité des paquets passeront ainsi la barre des 12,50 euros. Les cigares, le tabac à chauffer et les paquets de tabac à rouler sont également concernés. Le détail des nouveaux tarifs en vigueur est consultable sur le site des douanes.
Envoyer une lettre ou un colis coûtera plus cher
La Poste revoit ses tarifs à la hausse. Les prix des courriers et des colis augmenteront de 6,8 % en moyenne, pour couvrir les pertes liées à la baisse du volume du courrier et à l’inflation, justifie l’entreprise. Le timbre Lettre verte (pour un envoi en trois jours ouvrables) augmentera de 10 centimes, à 1,39 euro (+7,8 %), tandis que le timbre Lettre service plus (envoi en deux jours ouvrables) passera à 3,15 euros (+16 centimes soit une hausse de 5,4 %).
Le tarif de la e-lettre rouge, qui a remplacé le timbre rouge pour les envoi en un jour, reste inchangé, à 1,49 euro. Quant au tarifs Colissimo, ils augmenteront en moyenne de 5,2 %, toutes destinations confondues (France et international).
Les tarifs des transports en commun en Île-de-France changent
Dès mercredi, Île-de-France Mobilités met en place un billet unique à 2,50 euros, permettant de voyager à la fois dans le métro, le RER et le transilien de toute la région. Les tickets T+ et les billets origine-destination appartiennent donc au passé. Même chose pour les bus et tramways, avec un billet qui coûtera 2 euros. La mesure fait des gagnants, avec le prix d’un déplacement entre les anciennes zones 1 et 5 divisé par deux, mais aussi des perdants, avec un trajet dans le métro parisien plus cher (2,50 euros contre 2,15 euros).
Ces mesures sont aussi liées à l’extension du pass Liberté+ à toute la région, qui permet de régler en différé le nombre de tickets utilisés durant un mois. Le tarif du forfait Navigo mensuel augmente, lui, de 2,8 % en janvier, passant de 86,40 euros à 88,80 euros, soit 2,40 euros de plus qu’aujourd’hui.
Quand aux salaires : sachez que ce n’est plus une question taboue dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40 et les start-up parisienne, sinon, rien de nouveau !
Avec AFP