L’éducation, une cause palestinienne, pierre angulaire de la construction et du développement des sociétés. Continuer à soutenir régulièrement , chaque semaine, les femmes, les enfants et les hommes avec des ateliers psychologiques de partage des récits et des expériences pour trouver des solutions collectives qui contribueront à bâtir une société plus forte et plus solidaire. Chaque semaine, nourrir, éduquer, réfléchir, soigner, désinfecter, planter, agir pour reste debout.

Dans une situation où Gaza se trouve au bord d’un gouffre humanitaire, les équipes soutenues par l’UJFP continuent un travail exemplaire et envoient un compte rendu hebdomadaire des activités des équipes autour d’Abu Amir.


 

La détérioration de la situation humanitaire à Gaza est une tragédie qui nécessite une intervention URGENTE de la communauté internationale. Cette semaine chaque jour, tous les matins nous avons reçu un texte de description générale et d’alerte concernant ce désastre humanitaire qui se dégrade à un rythme alarmant voir irréversible. Cette guerre interminable à Gaza compte maintenant plus de 415 jours de destructions et de massacres. Une vie sous bombardements de tout ce qui existe encore, des exodes périlleux et dangereux, des conditions de vie pour les déplacé.e.s où le minimum n’existe même pas, plus aucune sécurité alimentaire, une catastrophe environnementale et sanitaire sans précédent, une situation au-delà de l’imaginable avec des appels incessants vers une communauté internationale sourde.

 « La bande de Gaza traverse une crise du pain aigüe qui s’est aggravée au fil des mois. Des milliers de familles déplacées sont dans de longues files d’attente devant des boulangeries qui ont fermé leurs portes en raison d’une pénurie de farine. Cette crise n’est pas née du jour au lendemain. Elle est le résultat de plusieurs causes qui se sont accumulées au fil des mois, notamment le blocus étouffant, la crise des points de passage, les vols répétés de camions d’aide humanitaire, ainsi que des politiques mal planifiées adoptées par des institutions internationales telles que l’UNRWA pour la distribution de farine. » extrait de texte d’ Abu Amir

 

Un appel urgent à l’intervention internationale

« Face à ces circonstances catastrophiques, une intervention internationale immédiate est nécessaire pour faire pression sur Israël afin de lever le blocus et permettre l’entrée de produits alimentaires de toute urgence. Des mécanismes efficaces pour distribuer l’aide doivent également être renforcés pour garantir qu’elle parvienne aux bénéficiaires, tout en prenant des mesures strictes pour lutter contre les vols de camions. La crise actuelle à Gaza n’est pas seulement une crise du pain, mais le reflet d’une crise humanitaire globale qui nécessite des solutions radicales et immédiates. » nous écrit Abu Amir le 22/11/24

Alors si la communauté internationale est sourde, la Cour Pénale Internationale n’est pas complètement muette puisqu’elle a fini après plusieurs mois- délai inhabituel- par émettre jeudi 21 novembre des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deïf, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, même si rien aujourd’hui ne peut augurer d’une issue judiciaire.

De façon générale et traditionnelle on écoute, on s’inquiète des réactions en Israël, aux États Unis – qui ne reconnaissent pas la CPI et n’en font pas partie- mais quels peuvent être les effets de cette décision juridique mais non contraignante à Gaza ?

Quel peut-être son impact dans la tragédie qui se déroule depuis plus d’an à Gaza ? Le temps de la justice et de ses effets s’ils peuvent exister n’est pas le même et n’a pas d’équivalence avec le temps de la survie et de ses effets dévastateurs.

Quand nous avons posé la question à Abu Amir voici ce qu’il nous a répondu personnellement : « En tant que citoyen vivant dans la bande de Gaza, au cœur de conditions indescriptibles, la publication d’un mandat d’arrêt par la Cour pénale internationale suscite en moi des sentiments mêlés et des positions contrastées. D’un côté, cette décision peut représenter une lueur d’espoir pour la justice et la responsabilité. D’un autre côté, elle soulève des questions sur sa mise en œuvre concrète et son impact réel sur notre vie quotidienne, qui devient de plus en plus insoutenable jour après jour. »

Du point de vue symbolique sur la justice internationale c’est une avancée vers la responsabilité des états qui la composent mais du point de vue concret et pratique cette décision pose plus de questions que ce qu’elle permet de réponses.

A quand le cessez le feu ? A quand l’ouverture des points de passage ? A quand la levée du blocus ? A quand la possibilité d’une réelle aide humanitaire ? A quand la protection de la population de Gaza ? Ces questions sont concrètes, pratiques et actuelles pour les Gazaoui.e.s et il restera les questions politiques de justice car humanité et justice se doivent de marcher main dans la main.

« En fin de compte, je rêve du jour où je verrai des changements réels dans ma vie quotidienne : le jour où je pourrai vivre avec dignité et sécurité, et où la justice ne se réalisera pas seulement dans les tribunaux, mais aussi dans les faits. » nous écrit Abu Amir

Par ailleurs 49 fois les États Unis ont utilisé leur droit de véto contre les résolutions de l’ ONU sur Israël et la dernière fois c’était le mercredi 20 Novembre 2024 la veille de la décision de la Cour Pénale Internationale. Depuis le début de la guerre, les membres du Conseil de sécurité ont tenté d’introduire des résolutions appelant à un cessez-le-feu et à la fin des combats à Gaza mais pour les États Unis le seul objectif c’est de bloquer sans cesse et toujours les mesure diplomatiques qui visent Israël sur la question palestinienne . Israël méprise le droit international mais les États Unis la soutiennent dans cette impunité dont on voit qu’elle est sans limite.

Aujourd’hui la situation à Gaza exige une action internationale décisive pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire et arrêter les crimes incessants contre les civils

Brigitte Challande

Brigitte Challende
Brigitte Challande est au départ infirmière de secteur psychiatrique, puis psychologue clinicienne et enfin administratrice culturelle, mais surtout activiste ; tout un parcours professionnel où elle n’a cessé de s’insérer dans les fissures et les failles de l’institution pour la malmener et tenter de la transformer. Longtemps à l’hôpital de la Colombière où elle a créé l’association «  Les Murs d’ Aurelle» lieu de pratiques artistiques où plus de 200 artistes sont intervenus pendant plus de 20 ans. Puis dans des missions politiques en Cisjordanie et à Gaza en Palestine. Parallèlement elle a mis en acte sa réflexion dans des pratiques et l’écriture d’ouvrages collectifs. Plusieurs Actes de colloque questionnant l’art et la folie ( Art à bord / Personne Autre/ Autre Abord / Personne d’Art et les Rencontres de l’Expérience Sensible aux éditions du Champ Social) «  Gens de Gaza » aux éditions Riveneuve. Sa rencontre avec la presse indépendante lui a permis d’écrire pour le Poing et maintenant pour Altermidi.