C’est la rentrée du Cinemed, festival qui fête sa 46e édition ! On se donne rendez-vous à Montpellier pour découvrir la diversité du cinéma méditerranéen du 18 au 26 octobre à l’occasion des vacances de la Toussaint. Au Corum, au centre Rabelais et dans les cinémas Diagonal, Utopia et Nestor Bruma seront projetés une centaine de films qui nous livre des portraits complexes, nuancés et vibrants du bassin méditerranéen.


 

Le festival s’ouvre le 18 octobre à 20h30 pour une rencontre et avant première de Prima la vita de la réalisatrice italienne Francesca Comencini qui s’annonce comme une déclaration d’amour d’une fille à son père.

Au cours de ses 9 jours d’événements défile une programmation de nombreuses avant-premières tels que Louise Violet de Éric Besnard avec Alexandra Lamy (qui seront présents) dans un film de costume qui se passe à la fin du XIXe siècle au moment où l’école devient obligatoire, ou Le dernier souffle de Costa Gavras qui traite d’une amitié entre un docteur qui accompagne ses patients dans leur fin de vie et un écrivain qui se confronte à sa fatalité. Notons que le réalisateur grec sera présent lors de la projection de la série qui lui est dédiée, réalisée par Yannick Kergoat.

Documentaire, court métrage et film SF locaux

Parmi les avant-premières, 3 propositions cinématographiques locales : Le village vertical et La tour fantôme, documentaires de Laure Pradal qui retracent les émotions de l’avant jusqu’à la démolition de la tour d’Assas vu par les habitants de la Mosson (qui seront présents avec la réalisatrice pour une discussion), le court métrage tourné à Montpellier Oceania de Valentin Noujaïm et Pyramiden un film science fiction de Damien Faure.

Le Cinemed propose une riche section de prix dont l’Antigone d’Or mettant en compétition 8 longs métrages parmi lesquels El Llanto film d’horreur espagnol de Pedro Martin-Calero, Aïcha drame tunisien de Mehdi M. Barsaoui et Hayat, drame turc de Zeki Demirkubuz. Pas moins d’une trentaine de courts métrages ont été sélectionnés parmi les plus de 900 envoyés ce qui offre un large panel avec des réalisatrices et réalisateurs émergents, mais aussi d’autres qui reviennent aux courts après avoir proposé des longs métrages. À découvrir également une dizaine de documentaires dont 1489 (prix du meilleur film au Festival international du film documentaire d’Amsterdam) de l’arménienne Shoghakat Vardanyan qui a commencé à filmer sa famille après la disparition de son frère Soghomon pendant la guerre d’Artsakh en 2020.

On ne manquera pas la rencontre du 22 octobre avec la comédienne italienne Alba Rohrwacher, visage de cette 46e édition, ainsi que les projections de la comédie dramatique Sous le ciel d’Alice et le drame Les merveilles.

À l’honneur, également, le franco-algérien Reda Kateb que l’on peut rencontrer le 24 octobre. Nous le retrouvons à l’écran avec Django d’Étienne Comar (disponible en audiodescription pour les mal-voyants) et Hors Normes de Éric Toledano et Olivier Nakache (disponible en sous-titré pour les sourds et malentendants). Reda Kateb présentera en avant-première son premier film Sur un fil qui traite d’une clown se retrouvant à l’hôpital au contact d’enfants.

Enfin, le 24 et 25 octobre nous pouvons rencontrer le réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen et voir le polar noir Que Dios nos perdone, le thriller As bestas, et l’épisode El doble de la série d’horreur Historias para no dormir.

De nouvelles voix rebelles et originales marocaines

La 46e édition donne un coup de projecteur sur de nouvelles voix rebelles et originales qui émergent au Maroc et s’emparent de la fiction. Des rencontres sont organisées le 21, 22 et 23 octobre avec les jeunes cinéastes marocains Saïd Hamich Benlarbi (La mer au loin), Sofia El Khyari (courts-métrages et exposition), Ismaël El Iraki (Burning Casablanca), Alaa Eddine Aljem (Miracle du Saint-Inconnu), Yasmine Benkiran (Reines), Sofia Alaoui (Animalia), Meryem Benm’Barek (Sofia), Asmae El Moudir (La mère de tous les mensonges), Kamal Lazraq (Les meutes). Source d’inspiration pour nombre d’entre eux, le réalisateur Faouzi Bensaïdi (Mille mois, Déserts) sera présent.

Cette année, comme le laisse entendre la soirée d’ouverture, est adressé un hommage au réalisateur italien Luigi Comencini. Connu pour ses comédies à l’italienne, il ne s’est pas restreint à ce genre. Son œuvre dépeint les contradictions de la société italienne. Nous accédons à une rétrospective très pluriel de 23 de ses films (dont la plupart seront projetés en copies restaurées).  Une exposition de photos du tournage Mon Dieu comment suis-je tombée si bas, une projection de La bohème, et une table ronde lui sont dédiées.

Le festival donnera lieu comme chaque année à des rencontres professionnels et au Cinemed des enfants avec 3 films proposés à destination de la famille dont Le pharaon, le sauvage et la princesse de Michel Ocelot qui nous offre trois contes, et un atelier table MashUp1 autour des Aventures de Pinocchio. Pour les plus grands, l’Utopia ouvre ses portes pour une nuit en enfer le 25 octobre à partir de 20h où 5 films d’horreur défilent (The surfer de Lorcan Finnegan, The boxer’s Omen de Chih-Hung Kuei, Rec de Paco Plaza, La maison des fenêtres qui rient de Pupi Avati, Immaculée de Michael Mohan).

Le festival se clôturera le samedi 26 octobre à 19h avec l’avant-première du film Le Mohican de Frédéric Farrucci qui retrace l’histoire d’un berger corse qui se rebelle face à la pègre et fuit dans le maquis. Ce faisant, il se hissera en figure de résistance face à la mafia.

Le Cinemed s’annonce cette année encore comme un incontournable pour les passionnés de cinéma. En célébrant de nouvelles voix et en honorant des figures emblématiques, les amateurs du 7e art pourrons aller de découvertes locales à internationales. Le festival offre une immersion profonde dans les cultures méditerranéennes à travers un éventail riche et diversifié de films et de rencontres.

Sapho Dinh

Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? Un court métrage de Faouzi Bensaïdi qui participe à la compétition au Grand prix du court métrage de Montpellier Méditerranée Métropole notamment.

 

photo 1 Reines. Un road-movie féministe de la réalisatrice marocaine Yasmine Benkiran.

Notes:

  1. La Table Mashup est un outil de montage interactif qui permet aux participants de l’atelier de se passer d’un ordinateur. 
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Titulaire d'un master en anthropologie, je me suis penchée sur les questions de migration et de transmission culturelle par le recueil de récits de vie. Mon travail a porté sur les identités vécues de femmes sibériennes. Afin d'ouvrir un dialogue avec les citoyen.ne.s, j'ai par la suite assuré la fonction de médiatrice auprès des publics dans le cadre d'un festival de danse contemporaine réunissant des artistes de différents pays d'Europe de l'Est. La pratique journalistique répond à mon désir de découverte, de partage, de réflexion commune pour rendre visible en usant de différents supports et modes de langage.