Guerre à Gaza. Une soixantaine d’organisations, dont Reporters sans frontières et Human Rights Watch, demandent à l’Union européenne la suspension de son accord d’association avec Israël. Plus de 100 journalistes palestiniens sont morts dans le conflit.


 

Faire pression sur Israël pour la liberté d’informer à Gaza. Lundi 26 août, une soixantaine d’organisations internationales défendant la presse demandent à l’Union européenne (UE) de suspendre son accord d’association avec l’État hébreu, après bientôt onze mois d’atteintes à la liberté des médias et un nombre de morts « sans précédent » de journalistes dans la guerre avec le Hamas.

Depuis l’attaque du mouvement islamiste, le 7 octobre sur le sol israélien, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a pris une série de mesures « pour restreindre la liberté des médias qui ont abouti dans les faits à l’établissement d’un régime de censure », écrivent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch (HRW) et la Fédération européenne des journalistes (FEJ), dans cette lettre dont l’Agence France-Presse (AFP) a eu copie.

Ils demandent au chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, et au commissaire au commerce, Valdis Dombrovskis, la suspension de l’accord d’association — qui porte notamment sur les échanges commerciaux — et « des sanctions ciblées contre les responsables » de violations des droits humains.

 

« Propagande » et « désinformation »

 

Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes palestiniens sont morts dans le conflit, ainsi que deux Israéliens et trois Libanais, ce qui en fait « la période la plus meurtrière » pour la presse depuis des décennies. Certaines des victimes ont pu être « ciblées », accusent les organisations signataires.

Les ONG rappellent aussi l’interdiction de fait pour les journalistes étrangers d’accéder à la bande de Gaza et les « détentions arbitraires » de professionnels de l’information, avec au moins 49 d’entre eux arrêtés.

« L’effet cumulé de ces abus crée les conditions pour un vide de l’information, et laisse également place à de la propagande et de la désinformation », notent les signataires.

Ils réclament de « maintenir la liberté » des médias, « protéger la vie des journalistes » et « mettre fin à l’impunité », à l’approche d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, le 29 août à Bruxelles.

Avec AFP