Jean-Luc Mélenchon a créé la surprise, samedi 24 août, en ouvrant la porte à une non-participation des « insoumis » à un éventuel gouvernement de Lucie Castets. Invité du journal de 13 heures de TF1, il a interpellé les trois partis du camp macroniste et la droite, qui agitent la menace d’une censure si La France insoumise (LFI) devait entrer au gouvernement.


 

« Le gouvernement de Lucie Castets, s’il ne comportait aucun ministre “insoumis”, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d’appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives ? », a demandé le patriarche de la gauche radicale. « Si vous nous répondez non, on dira que les ministres “insoumis”, en fait, c’est un prétexte, c’est du programme dont vous ne voulez pas », a-t-il ajouté.

Jusqu’ici, les dirigeants de LFI rejetaient l’hypothèse d’une non-participation à un gouvernement de Lucie Castets. Cette dernière, reçue vendredi matin à l’Élysée avec onze représentants du Nouveau Front populaire, avait maintenu devant Emmanuel Macron sa volonté d’avoir des ministres LFI, plus gros groupe du NFP à l’Assemblée, dans son gouvernement. Mais vendredi soir, tard, Jean-Luc Mélenchon et des proches, qui se présentent comme « du côté de la solution et non du problème » ont discuté de cette option. Car la présence au gouvernement de membres du mouvement de gauche radicale est une ligne rouge pour les macronistes, la droite et l’extrême droite.

« J’attends les réponses à la question de Jean-Luc Mélenchon », a  réagi, devant la presse, Lucie Castets en saluant une « position constructive » du leader LFI.

L’option d’un soutien de LFI sans participation au gouvernement — comme l’avaient fait les communistes avec le Front populaire en 1936 — est dorénavant sur la table et les cartes sont rebattues. C’est ainsi que l’a entendu Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, membre de la coalition du Nouveau Front populaire (NFP). « Jean-Luc Mélenchon ouvre la voie à un soutien sans participation de La France insoumise à un gouvernement de Lucie Castets. Le prétexte de la présence de ministres LFI n’existe plus », a-t-il réagi sur la plate-forme X.

« La déclaration de Jean-Luc Mélenchon met le camp Macron face à ses responsabilités. Les écologistes attendent avec impatience la réponse des chefs des partis Renaissance, Horizons et MoDem », a de son côté commenté, auprès de l’Agence France-Presse, la patronne des écologistes, Marine Tondelier.

Avec AFP