L’association « De l’autre côté »1, le collectif pour le maintien de la maternité de Ganges et Lagachette vous invitent au vernissage de l’exposition enceintes à Ganges, jeudi 15 février dès 18h en présence de l’artiste.
À propos de cette exposition l’artiste Lagachette témoigne :
« Suite à la fermeture de leur maternité de proximité en décembre 2022, les femmes enceintes sont mises en difficulté. Elles posent pour moi, afin de sortir de l’ombre.
Ayant traversé le processus de l’enfantement l’année dernière, mon regard sur les femmes est métamorphosé. Je ne pensais pas que ce serait si bouleversant. Deux ans après, je reste abasourdie par l’accouchement. En tant que femme enceinte, puis maman, j’ai l’impression qu’il y a un décalage entre la puissance dont nous sommes traversées et la façon dont nous sommes estimées par la société. »
En matière de photographie, le portrait est un genre en constante évolution, tout comme les femmes saisis par l’objectif de Lagachette. Ici l’usage des formes, celles de la vie, accentue la dimension revendicative du propos.
« Je suis photographe amateure en parallèle de mon activité d’architecte. Dans le cadre de mes études, j’ai étudié l’art, la composition, et j’ai développé mon aptitude à jouer avec l’ombre et la lumière. Cependant, c’est ma soif de compréhension et mon regard sur les personnes qui m’entourent qui transparaissent dans mon travail de portraits. »
Pendant le vernissage, la chorale « Qué Mas » entonnera quelques morceaux de leur répertoire.
Le collectif pour le maintien de la maternité précise :
La situation de l’obstétrique s’est encore aggravée sur les quatre communautés de communes concernées par la maternité de Ganges (34). Aucune des promesses faites n’ont été tenues. Plusieurs femmes ont accouché dans leur voiture — deux témoignages diffusés dans l’exposition —, d’autres avec les pompiers. Les urgentistes de Ganges refusent de prendre en charge les patientes en train d’accoucher car ils ne sont pas assurés pour l’obstétrique. Le Centre Périnatal de Proximité renforcé pour faire les IVG n’existe pas. Aucune IVG n’est et ne sera faite. La convention de gestion de ce Comité de protection des personnes (CPP)2 entre Cap Santé et le CHU de Montpellier a été rompue. Le CPP ne réalise aucun dossier de suivi commun avec les gynécologues, les sages-femmes et les maternités. À la sérénité de la salle nature labellisée de la maternité de Ganges se substitue l’anxiété causée par l’incertitude sur le suivi et le lieu de l’accouchement.
Le collectif reste choqué par l’absence de suivi, d’information, de communication par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et Cap Santé3, contrairement à toutes les déclarations officielles.
Un ensemble de documents, de témoignages, d’articles de presse, de photos, sont présentés dans l’exposition et attestent de la perte de cette maternité de proximité et de ses conséquences dangereuses.
Certaines de ces mères seront présentes et témoigneront lors de ce vernissage.
Enceintes exposition jusqu’au 3 mars. Local de l’association De l’autre côté, 24 Rue Jeu de Ballon à Ganges. Vernissage jeudi 15 février dès 18h en présence de l’artiste.
Lire aussi : Déserts médicaux : À Ganges les populations exigent le maintien de leur maternité –
Service public : À Ganges : Alertez les bébés ! –
Notes:
- De l’autre côté : espace culturel, citoyen et solidaire.
- Les CPP sont chargés d’émettre un avis préalable sur les conditions de validité de toute recherche impliquant la personne humaine, au regard des critères définis par l’article L 1123-7 du Code de la Santé Publique (CSP). Les termes de « recherche impliquant la personne humaine » désignent, tout essai ou expérimentation organisé et pratiqué sur l’être humain, en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales. La loi n° 2012-300 du 5 mars 2012 introduit la notion de « recherche impliquant la personne humaine », celle-ci remplace le terme de « recherche biomédicale ».
- Cap Santé est un réseau de santé de proximité. Ses 18 établissements sont organisés en filières et couvrent la plupart des disciplines médicales : 2 dans l’Aude, 15 dans l’Hérault et 1 dans le Gard. Des cliniques chirurgicales, une clinique psychiatrique, un service d’hospitalisation à domicile, des établissements de soins de suite et de réadaptation, des EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), une crèche ainsi que des sociétés d’ambulances et un service de télémédecine.