Nouvelle manifestation ce samedi 18 Novembre, dans l’Hérault et à Montpellier, pour l’arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population, la levée du blocus et la protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie.


 

« Le monde entier sait qu’une attaque contre un peuple c’est une attaque contre tous les peuples, et dans toutes les villes de la planète le peuple crie son soutien à Gaza et demande un cessez-le-feu immédiat ! Ce qui se passe à Gaza est une honte de l’humanité ! », a déclamé la Libre Pensée à la fin de la manifestation, ce samedi 18 Novembre à Montpellier sur les marches de l’Opéra Comédie.

Chaque jour les massacres continuent, progressent et touchent toute la bande de Gaza ; après avoir vidé l’hôpital Al Shifa vendredi, bombardé une école de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (en anglais UNWRA) dans le Nord à Jabalia samedi matin, ce dimanche c’est la ville de Khan Younès qui a été bombardée : plusieurs centaines de morts chaque fois, il n’y a plus aucun endroit, espace, lieu pour vivre à Gaza.

En Cisjordanie se produit le même scénario de mort, avec des attaques de colons protégées par l’armée israélienne dans les villages palestiniens, plus de 75 morts, ou bien la descente de l’armée israélienne dans les camps de réfugiés comme à Jénine récemment. Peut-on encore parler de guerre quand il s’agit d’une attaque permanente et ciblée contre toute la population ?

C’est après de nombreuses prises de paroles devant le cinéma le Gaumont, place de la Comédie, que la manifestation unitaire, grosse de plusieurs milliers de personnes, est partie en sens inverse du parcours habituel, en descendant le long des boulevards Sarrail, Louis Blanc et Victor Hugo, avant de passer sous l’arc de triomphe, devant la Préfecture pour finir sur les marches de l’Opéra Comédie.

 

Comment dépasser les timides déclarations des gouvernements ?

 

Sur cette Place de la Comédie, la veille, au début de la nuit, un percutant « sons et lumières » avait eu lieu. Non pas celui celui bruyant et polychromatique du «  Cœur de ville en lumières » pour les fêtes de fin d’année, mais celui, beaucoup plus discret, humain et authentiquement sincère d’une terrible réalité : le cimetière des enfants de Gaza. Inlassablement et en silence, les petites bougies étaient rallumées au pied des stèles au nom des enfants assassinés à Gaza ; les passants s’arrêtaient, les enfants questionnaient, les parents expliquaient, certains filmaient ou photographiaient, une toute autre réalité s’invitait et donnait des visages au massacre perpétré à Gaza.

Dans l’Hérault, le nombre de villes organisant des manifestations contre le génocide à Gaza, pour un cessez-le-feu immédiat et la protection du peuple palestinien à Gaza ainsi qu’en Cisjordanie ne cesse d’augmenter.

Béziers, Sète, Lodève, Bédarieux, Saint-Pons-de-thomières, Ganges, le Vigan. Comme le disait la Gauche éco-socialiste (GES) à la Conférence de presse, « le rapport de force interne à la France sur la question palestinienne est en train de changer ». À l’image des appels unitaires nationaux qui ont été rejoints par une intersyndicale FSU/Solidaire et CGT, même si les situations dans les villes sont moins uniformément unitaires et que des sections FO comme à Montpellier font partie des signataires des manifestations.

Mais parmi tou.te.s les manifestant.e.s, nombreuses sont les personnes qui se demandaient comment passer à une étape supérieure maintenant, comment obtenir ce cessez-le-feu, essentiel, comment dépasser les timides déclarations des gouvernements quand elles ont lieu, quelles sont les moyens possibles pour y arriver ? Un élargissement du Boycott pour isoler l’État d’Israël ? La multiplication des démarches juridiques comme la demande d’enquête et de plainte déposée à la Cour pénale internationale (CPI) par des centaines d’avocat.e.s du monde entier pour intention génocidaire ?

À cette question un ami gazaoui nous a donné une partie de la réponse hier soir : « Oui, il y a de la solidarité et un grand éveil des gens à travers le monde. Ce qui se passe à Gaza a réveillé le peuple, mais le prix de ce réveil est très élevé. Des massacres sont commis quotidiennement, et Israël a franchi les lignes rouges et ne reculera pas pour commettre d’autres massacres tant qu’il est assuré qu’il ne sera pas puni, surtout à la lumière du soutien aveugle de l’Amérique et de l’Occident ».

Brigitte Challande

Brigitte Challende
Brigitte Challande est au départ infirmière de secteur psychiatrique, puis psychologue clinicienne et enfin administratrice culturelle, mais surtout activiste ; tout un parcours professionnel où elle n’a cessé de s’insérer dans les fissures et les failles de l’institution pour la malmener et tenter de la transformer. Longtemps à l’hôpital de la Colombière où elle a créé l’association «  Les Murs d’ Aurelle» lieu de pratiques artistiques où plus de 200 artistes sont intervenus pendant plus de 20 ans. Puis dans des missions politiques en Cisjordanie et à Gaza en Palestine. Parallèlement elle a mis en acte sa réflexion dans des pratiques et l’écriture d’ouvrages collectifs. Plusieurs Actes de colloque questionnant l’art et la folie ( Art à bord / Personne Autre/ Autre Abord / Personne d’Art et les Rencontres de l’Expérience Sensible aux éditions du Champ Social) «  Gens de Gaza » aux éditions Riveneuve. Sa rencontre avec la presse indépendante lui a permis d’écrire pour le Poing et maintenant pour Altermidi.