L’écrivain ukrainien d’origine russe Andreï Kourkov raconte l’amour de la vie. Dans un entretien donné à Télérama, il souligne que l’origine ethnique ne jouait pas un rôle important en Ukraine qui a été un pays multiculturel. Un an après l’invasion russe, il rappelle aussi que le peuple ukrainien aspire à la paix.
À la manière de Nikolaï Gogol, les romans de l’écrivain ukrainien d’origine russe Andreï Kourkov mêlent satire sociale et drôlerie pétillante. Dans Les abeilles grises écrit avant l’invasion russe du 24 février 2022 (Éditions Liana Levi, prix Médicis étranger), l’auteur retrace le conflit armé entre soldats ukrainiens et séparatistes pro-russes dans la région du Donbass. Si ces affrontements font écho aux évènements tragiques actuels, l’auteur prend le parti de raconter la vie, celle de civils sous le joug de Moscou, celle de deux ennemis poussés à coopérer en temps de guerre. Les abeilles que leur apiculteur tente de déplacer en lieu sûr sont un symbole d’espoir, une preuve d’humanité.
De la Californie où il réside actuellement, Andreï Kourkov reste en communication quotidienne avec ses proches et ses amis. Il témoigne pour eux. « La tragédie du Donbass est incommensurable. Beaucoup de frontaliers sont partis pour la Russie et ont été envoyés en Sibérie, où ils se sentent étrangers. Ils veulent revenir mais ils n’ont pas assez d’argent. Ceux qui habitent les territoires contrôlés par le gouvernement ukrainien sont, eux, souvent partis en Occident. J’en ai rencontré à Montpellier 1 ; leurs maisons n’existent plus. Beaucoup se moquent de savoir qui contrôle la région, ils veulent simplement revenir. Il y a toujours eu environ 20 % de pro-russes parmi la population, mais là n’est pas la question : les gens du Donbass veulent juste que la guerre s’arrête. »2
En mars sortira en France le dernier livre Andreï Kourkov : « Journal d’une invasion » aux éditions Noir sur blanc.
[irp posts= »55464″ ] Voir aussi en brève : Conférence d’Emmanuel Todd : comment élargir sa réflexion sur la guerre en Ukraine ?
—