Pour sa 44e édition, Cinemed a choisi de mettre à l’honneur le cinéma géorgien, présent depuis nombre d’années dans les salles obscures du festival. Bien que côtier de la mer Noire et non de la Méditerranée, la Géorgie a cependant toujours revendiqué une proximité, notamment d’ambiance, avec cette partie du globe.


 

Malgré un passé enfermé dans une centralisation culturelle soviétique offrant peu de moyens aux cinéastes, et des années 1990 sur fond de guerre de sécession découlant sur l’indépendance du pays, la Géorgie peut se targuer d’une culture riche et prolifique en matière de cinéma. Depuis les années 2000 et la sortie d’une décennie noire, une nouvelle génération a pu retravailler et s’emparer d’outils culturels innovants permettant aux artistes de s’exprimer avec de vrais soutiens gouvernementaux, notamment grâce la mise en place du GNFC (Georgie National Film Center), représenté au Cinemed par le cinéaste Levan Lomjarian, inspiré de la politique culturelle française. Côté rayonnement international, c’est à Tamara Tatishvili, créatrice de Independent Filmmakers’ Association – South Caucasus, que les réalisateurs et réalisatrices doivent la reconnaissance hors des murs caucasiens.

Facilité.e.s par l’arrivée du numérique réduisant drastiquement les coûts de réalisation, ils sont aujourd’hui nombreux.ses à monter films et festivals et à faire marcher la solidarité, malgré une concurrence rude pour accéder aux subventions ministérielles, afin de produire les récits cinématographiques de la Géorgie actuelle. Ainsi, six réalisateurs et réalisatrices ont été invité.e.s à une rencontre avec le public de Cinemed ce mardi 25 avril dans l’espace Joffre du Corum : Mariam Khatchvani, réalisatrice et créatrice du Svaneti International Film Festival, Alexandre Koberidze venu présenter Sous le ciel de Koutaïssi, Mari Gulbiani, réalisatrice et fondatrice du festival Cinedoc de Tbilisi, Papuna Mosidze auteur de Journal Intime, George Sikharulidze réalisateur de Une nouvelle année, et le « vétéran » de la nouvelle vague, Levan Koguashvili venu révéler en avant-première son dernier long-métrage Brighton 4th, une histoire d’immigrés géorgiens aux USA sur fond de lutte et jeux d’argent.

Alice Béguet

Crédit photo Alice Béguet : Nouvelle vague du cinéma géorgien