Entre opérations de maintenance prévues et arrêts liés à des problèmes de corrosion, 32 réacteurs nucléaires étaient cette semaine à l’arrêt, sur un total de 56.
Quatre réacteurs nucléaires français, affectés par des problèmes de corrosion, verront leur arrêt prolongé de plusieurs semaines cet automne, a indiqué EDF jeudi 25 août, dans un contexte national de très fortes tensions en matière d’approvisionnement électrique.
Les quatre réacteurs concernés sont : Cattenom 1 (remise sur le réseau désormais prévue le 1er novembre), Cattenom 3 (11 décembre), Cattenom 4 (14 novembre), et Penly 1 (23 janvier 2023). Cette prolongation est liée à « une meilleure estimation » du temps nécessaire à mener les investigations et travaux de réparation, ajoute-t-il. Entre opérations de maintenance prévues et arrêts liés à ce sujet de corrosion, 32 réacteurs nucléaires étaient jeudi à l’arrêt, sur un total de 56.
Les prix de l’électricité flambent
Le groupe maintient toutefois sa prévision de production nucléaire pour 2022 entre 280 et 300 térawattheure, même si cette production pourrait atteindre « probablement » le bas de cette fourchette, selon un porte-parole. Le prix de l’électricité en France flambe depuis plusieurs mois, battant des records absolus : il a atteint jeudi 900 euros le mégawattheure, pour livraison l’an prochain, contre moins de 100 euros il y a un an, et moins de 50 euros ordinairement dans les années précédentes.
La crise de l’énergie touche tous les membres de l’Union européenne. Cette question, aussi technique que politique, agite les Vingt-Sept. Lundi 29 août, depuis la Slovénie, Ursula von der Leyen a annoncé une « intervention d’urgence et une réforme structurelle du marché de l’électricité ». Pour la présidente de la Commission européenne, « la flambée des prix de l’électricité montre clairement les limites du fonctionnement actuel du marché ».
Réforme du marché de l’électricité au menu de l’UE
La réforme, appelée de ses vœux par Ursula von der Leyen, sera au menu d’une réunion des ministres de l’Énergie de l’UE, vendredi 9 septembre, à Bruxelles (Belgique). Elle promet d’être ardemment débattue entre les différents États-membres.
Plusieurs pistes sont aujourd’hui évoquées pour une réforme du marché européen de l’électricité. En premier lieu, des pays comme la France et l’Autriche prônent la solution du découplage, c’est-à-dire une déconnexion forcée du prix de l’électricité de celui du gaz1. Cela permettrait par exemple aux consommateurs français de bénéficier d’une électricité moins chère en théorie grâce au nucléaire…
Avec l’AFP