C’est une première en France depuis six ans. La SNCF a rouvert lundi 29 août une ligne régionale. Les 82 kilomètres de rails desserviront quotidiennement Nîmes à Pont-Saint-Esprit, une commune du Gard. Et reliera, cinq fois par jour, cette même commune à Avignon, située de l’autre côté du Rhône.
En un siècle environ, la France, qui bénéficiait d’un réseau ferroviaire parmi les plus denses d’Europe dans les années 1930, a vu quelque 20 000 kilomètres de lignes se fermer au service des voyageurs, selon le géographe Étienne Auphan. La ligne de la rive droite du Rhône reliait initialement Givors dans le Rhône à Nîmes dans le Gard, le long du fleuve. Elle fut fermée pour les voyageurs en 1973, à l’époque du « tout voiture ».
La remise en service de cette ligne de 82 kilomètres, avec cinq allers-retours quotidiens entre Avignon et Pont-Saint-Esprit en passant par Bagnols-sur-Cèze, plus un aller-retour par jour Pont-Saint-Esprit-Nîmes, « c’est un peu comme avoir gagné la bataille du rail », s’amuse Laurette Bastaroli, technicienne qualité à la retraite de 83 ans, qui pilote la Fédération des usagers TER SNCF Rive droite et a milité sans relâche pour le retour du train comme « service public ».
« On a eu beaucoup de promesses, il a fallu beaucoup de combats, on l’attendait tous depuis si longtemps et ça y est le train est de retour », savoure le maire de Bagnols-sur-Cèze, Jean-Yves Chapelet (DVC).
70 000 voitures traversent chaque jour les ponts sur le Rhône entre le Gard et Avignon. « Il y a une saturation complète sur les axes routiers, avec ce train, les usagers pourront faire Pont-Saint-Esprit-Avignon en 30 minutes au lieu de 50 minutes en voiture », souligne Carole Delga.
Cette réouverture, avec trois ans d’avance sur les projets initiaux, a coûté 12,8 millions d’euros, entièrement financés par la région Occitanie. À terme, cinq autres gares SNCF seront rouvertes pour un projet d’un coût global de 100 millions d’euros.
La région Occitanie veut rouvrir d’autres lignes entre des villes moyennes comme Alès-Bessèges. Et reste en contact avec la région Auvergne-Rhône-Alpes qui pourrait aussi relancer des lignes sur la rive droite du Rhône, notamment en Ardèche, seul département de France sans gare voyageurs.
« Je soutiens l’appel du PDG de la SNCF pour un plan d’investissement massif de 100 milliards d’euros sur la France », a lancé Carole Delga qui demande à l’État « une politique plus volontariste ».
Avec AFP