Le concert s’appelle modestement Quelques mélodies mais ne vous y fiez pas. Le duo formé par le trompettiste (et pianiste) Ibrahim Maalouf et son compère guitariste François Delporte joue certes quelques mélodies issues du dernier album, mais il s’agit de bien plus que cela comme l’a démontré l’ovation réservée par le public du Théâtre des Salins (comble avec ses 600 places), lors du passage des deux musiciens à Martigues.
Certains pourraient reprocher au plus célèbre des trompettistes jazz français, qui a joué aussi bien avec Sting, Amadou et Mariam ou Matthieu Chedid, son côté touche à tout, mais dès les premières notes le talent du bonhomme fait oublier toute éventuelle réserve.
L’art du trompettiste glisse de l’envoûtant True Story à un morceau inspiré à la fois par une promenade dans Beyrouth… et Led Zeppelin, groupe phare du rock des années 1970. Dans sa ville natale, il lui était formellement déconseillé de se balader quand il était jeune, pour des raisons que l’on peut imaginer. Heureusement, il a désobéi. Empêchée par le Covid en 2020 — année de ses 40 ans fêtés avec l’album 40 mélodies — la tournée d’Ibrahim Maalouf rattrape le temps perdu en 2021. Si les mélodies sont sans paroles, l’homme n’est pas muet sur scène, s’attachant à nouer une forme de complicité avec le public. On est même dans le spectacle interactif, avec des sollicitations d’autant plus décontractées que ce soir du 16 octobre l’assistance était conquise d’avance. Ibrahim Maalouf évoque le plaisir de retrouver les petites salles (ce qui est petit pour cet habitué des Zénith peut être immense pour d’autres), l’art de la musique de film ou même… celui de faire un double nœud à ses baskets pour éviter tout mauvais gag en concert.
La tournée les conduira désormais dans le Nord de la France, aux Pays-Bas, en Belgique avant une date dans nos régions, le 12 décembre à l’Archipel de Perpignan (Pyrénées-Orientales).
J-F.A
