Avertissement du baromètre régional et local de l’UE : les services publics accusent un déficit de 180 milliards d’euros en raison de la COVID-19.


 

Apostolos Tzitzikostas, président du Comité européen des régions (CdR), s’alarme du manque à gagner de 180 milliards d’euros dans les finances locales et dénonce le défaut de consultation des collectivités locales par les gouvernements nationaux en ce qui concerne les plans d’investissement.

Le baromètre régional et local1, produit et publié le 15 octobre par le Comité européen des régions, signale que la consultation insuffisante des villes et des régions par les capitales nationales sur les plans de relance d’urgence financés par l’UE compromet la reprise européenne. La perspective que les fonds européens ne soient pas affectés là où les villes et les régions estiment qu’ils sont les plus nécessaires risque en outre d’aggraver les problèmes que pose le déficit de financement de 180 milliards d’euros entre les dépenses et les recettes dû à la pandémie de COVID-19.

La deuxième édition de ce rapport annuel, qui comprend l’un des plus vastes sondages d’opinion jamais réalisés à l’échelle de l’UE auprès des collectivités locales et régionales, met aussi en évidence un creusement des inégalités sociales et économiques entre les différentes régions, au sein d’un même pays et à travers l’Union, et notamment une fracture numérique entre zones rurales et urbaines qui sape les ambitions européennes en matière de transition vers une économie verte et numérique.

Lors de la présentation du rapport, Apostolos Tzitzikostas (EL/PPE), président du Comité européen des régions et gouverneur élu de la région de Macédoine centrale, en Grèce, a déclaré : « Notre baromètre régional et local mesure l’impact de la pandémie sur nos régions, nos villes et nos villages afin que tous les niveaux de gouvernance — européen, national, régional et local — puissent prendre des mesures concrètes pour résoudre les problèmes de nos concitoyens.

On résume trop souvent l’Europe à ses 27 États membres. L’Union européenne est en réalité bien plus riche : ce sont plus de 300 régions, 90 000 municipalités et 1,1 million d’élus locaux et régionaux, représentant plus de 400 millions de personnes. Notre baromètre offre une nouvelle perspective sur l’état de l’Union, qui tient mieux compte de sa diversité, de sa complexité et de sa richesse. »

Les responsables politiques locaux et régionaux estiment que leur parole n’a pas assez de poids dans l’UE et veulent peser davantage sur des thématiques telles que l’économie, la justice sociale, le changement climatique et l’environnement. Ignorer cet appel serait une erreur impardonnable, qui conduirait à approfondir encore la fracture entre l’Union européenne et ses territoires. Pour que la démocratie européenne réactive nos valeurs européennes, nous avons besoin d’un élan nouveau. La conférence sur l’avenir de l’Europe doit être le lieu où sera lancée une véritable réflexion sur le modèle démocratique de l’Union européenne.

 

Source. Comité européen des régions

 

Notes:

  1. Le baromètre offre un instantané de l’impact de la crise sociale, économique et sanitaire sur les régions et les villes européennes. Ses informations et analyses sont complétées par un sondage d’opinion mené auprès de responsables politiques locaux et régionaux dans les 27 États membres de l’UE. Ce sondage, commandé par le Comité européen des régions et réalisé par IPSOS, explore les points de vue de ces responsables politiques sur la qualité des relations entre les pouvoirs publics infranationaux, les gouvernements nationaux et l’Union européenne, l’état de la démocratie dans l’UE et leurs priorités pour aller de l’avant.