Par Lovénah L’Huillier
Lamalou-les-Bains est une station thermale appelée « Pays des Sources », égayée depuis plus de 130 ans par cet art qu’est l’Opérette.
En effet, la saison lyrique à Lamalou-les-Bains est née en 1880. M. Maurice Cazals fut à la tête de la Direction artistique du Théâtre ainsi que du Casino. En 1949, M. Fernand L’Huillier arrive lors de cette saison lyrique en tant que metteur en scène à Lamalou-les-Bains. Fils et petit-fils d’artistes, la scène n’était pas un milieu inconnu pour lui. Il est également metteur en scène aux Opéras de Nice, Toulon, Nîmes, Béziers ainsi que directeur du théâtre de Nîmes. Il monte plusieurs années d’affilées les spectacles Carmen ou encore Mireille dans les arènes de Nîmes.
Le 28 juin 1960, Frédéric L’Huillier montre le bout de son nez (naissance provoquée un petit peu avant terme, car Jeanine Sanchis L’Huillier ne souhaitait pas accoucher lors de la saison lyrique !). Une autre génération d’artiste vient de naître. Les saisons s’enchaînent pour le plus grand plaisir du public, des curistes et des lamalousiens. En 1975, M. Cazals Marcel (le fils de M. Cazals Maurice et administrateur de la saison lyrique) ainsi que Fernand L’Huillier et Paul Coste Floret créent le Festival d’Opérettes de Lamalou-les-Bains et Fernand L’Huillier en devient directeur artistique.
De grands artistes nationaux et internationaux viennent, comme José Todaro, Françoise Garner, Chantal Bastide, Michel Galabru, Patrick Rocca, Carlos Almaguer et bien d’autres. la saison dure plus de 2 mois et demi. le 13 décembre 1991, Lovénah L’huillier naît lorsque Frédéric met en scène La Chauve-souris à l’Opéra de Dijon. Elle mettra très peu de temps pour monter sur scène. encore une génération L’Huillier qui ne stoppera pas la tradition artistique.
Festival 1994
Année où Lovénah joue ce rôle dans la production Rip de Robert Planquette. C’est aussi cette année-là qu’est née l’association Festival d’Opérettes.
En 1996, Frédéric L’Huillier prend la suite de Fernand en tant que directeur artistique. À partir de cette année, on les retrouve tous les deux en tant que metteurs en scène. Le festival bat son plein. Une autruche fait son apparition ! Beaucoup se sont demandés pourquoi ! Frédéric : « Je suis nîmois et l’emblème de la ville est le crocodile. J’ai cherché un animal pour représenter le Festival d’Opérettes et voilà que je tombe sur une autruche. Avec une paire de pointes en plus et quelques plumes de cabaret sur la tête, elle fera très bien l’affaire ! Et la voilà arrivée ! »
Le Festival d’Opérettes continue sa progression et Frédéric L’Huillier lance même un Festival d’Hiver en 2004. Un moyen de passer les fêtes de fin d’année ensemble et de faire rêver encore un petit peu plus le public et la commune de Lamalou-les-Bains. Très apprécié du public grâce à de nouveaux concepts : Lot’Opérette, Apér’Opérette, Bal’Opérette. Ce Fêt’Opérette aura eu du succès, mais étant jugé trop coûteux, la ville l’enlèvera après plus d’une dizaine d’hivers lors du changement de municipalité en 2014.
Les saisons sont intenses et rythmées par toutes ces opérettes, opéras et comédies musicales.
Les artistes, attachés à la ville, au public, mais aussi aux malades, ne pouvant avoir accès à la culture facilement n’hésitent pas à donner de leur temps que ce soit dans le patio des termes, au centre Coste Floret, au centre du Docteur J. Ster ou encore à la CRAM.
Ils sont également engagés et fiers de travailler aux côtés de la famille L’Huillier, se rendant compte de l’importance de ce patrimoine familial et culturel perpétué depuis trois générations. L’année 2014 n’a hélas pas été ensoleillée pour Lamalou-les-Bains avec les inondations de septembre. Frédéric L’Huillier et la troupe proposent des spectacles au profit des sinistrés.
Deux ans plus tard, le créateur du Festival d’Opérettes, Fernand L’Huillier donne son dernier souffle.
En 2017, changement de municipalité en milieu de mandat. Monsieur Dalery Guillaume prend la suite de Monsieur Tailland Philippe en tant que Maire de la commune. Comme tous les ans, la préparation du Festival se fait en début d’année et des frais ont déjà été engagés. Mais, coup de théâtre, un mois avant le début de la saison, M. Dalery nous convoque pour nous annoncer qu’afin que Lamalou-les-Bains ne soit pas mis sous tutelle et de garder le Festival, il divise la subvention donnée par deux, soit de 100 000 euros à 50 000 euros.
Un coup dur autant moralement que financièrement pour le Festival d’Opérettes, mais également pour les artistes qui avaient déjà pris leurs dispositions pour la saison. Tout le monde prend tout de même la décision de venir, malgré des conditions non viables, par amour.
2018 : L’année de l’erreur…
Lors de la préparation de la saison, Frédéric et Lovénah L’Huillier ont rendez-vous avec Monsieur le Maire. Frédéric, fatigué de cette situation et tombant malade, demande si la mairie voudrait prendre en charge l’administratif du Festival d’Opérettes, un pôle important à gérer (sachant que Frédéric gérait jusqu’à présent tous les pôles : financiers, administratifs, artistiques, techniques …).
M. Dalery n’y voit aucun inconvénient et nous confirme donc la prise en main de l’administratif. Hélas, nous ne pouvions nous attendre à ce que nous allions entendre : « La mairie reprend le Festival d’Opérettes » et s’en octroie l’entière possession.
2019
Lovénah L’Huillier reprend la main de la direction artistique du Festival d’Opérettes sans surprise. La municipalité garde le même nom ainsi que la fameuse Autruche, emblème du Festival mais aussi de la famille. La saison se passe au mieux et Midi Libre en parle à maintes reprises en appuyant également sur l’évidence du passage de flambeau entre Frédéric et Lovénah, comme celui passé 23 ans plus tôt entre Fernand et Frédéric.
Monsieur le Maire a convié toute la troupe à la fin de la représentation de La Route Fleurie pour un pot et a déclaré à l’assemblée : « Je vous remercie pour cette belle saison, je suis très content car nous avons fait + 20 %. Le public est ravi. Je vous dis à l’année prochaine. »
En septembre 2019, naissance de Lyric’Opérette, association faisant suite à celle du Festival d’Opérettes, nouvelle génération avec la même envie de donner, perpétuer notre savoir, notre professionnalisme au travers du Festival d’Opérettes et partout en France. L’autruche est évidement là, sous une forme plus moderne.
Nous ne reviendrons pas sur la suite des années 2020-2021 ainsi que sur les sujets actuels concernant le changement de Festival et la venue de cette nouvelle troupe.