Après l’annonce, jeudi, de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le Front Polisario a dénoncé cette décision en rappelant qu’elle allait à l’encontre de la position de la communauté internationale.
Le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, a dénoncé avec force, jeudi 10 décembre, la décision du président Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
« Le Polisario et le gouvernement sahraoui condamnent dans les termes les plus forts le fait que le président américain sortant Donald Trump attribue au Maroc ce qui ne lui appartient pas », à savoir la souveraineté sur l’ancienne colonie espagnole, a indiqué le ministère sahraoui de l’Information dans un communiqué parvenu à l’AFP.
Donald Trump, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier, a indiqué qu’il avait signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le territoire disputé, en même temps qu’il annonçait que Rabat s’était engagé à normaliser ses relations avec Israël.
« La décision de Trump ne change rien à la nature juridique de la question sahraouie car la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », relève le communiqué.
« Elle constitue une violation flagrante de la charte des Nations unies (…) et des textes fondateurs de l’Union africaine (UA), et freine les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution pacifique au conflit entre la République sahraouie et le royaume du Maroc », poursuit le texte.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait savoir que sa position était « inchangée » sur le Sahara occidental et que « la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité ».
La question du statut du Sahara occidental, toujours considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, prévu par l’ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers de ce vaste territoire désertique, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Les négociations menées par l’ONU et impliquant le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie sont suspendues depuis des mois.
Avec AFP