Le Fonds s’attend à ce que l’économie dans la zone euro reparte progressivement au second semestre 2020.


 

Le monde va encaisser un choc économique massif en 2020, d’après les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI). En 2020, le FMI s’attend à une chute de 7,5% du PIB dans la zone euro, après une première baisse de 1,2% en 2019. Ce recul sera le plus marqué au monde : à l’échelle planétaire, l’économie mondiale doit se contracter de 3% cette année.

Dans le détail, la France enregistrera une chute importante de son PIB, de l’ordre de 7,2% en 2020, après une hausse de 1,3% en 2019. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a prédit quant à lui plus tôt dans la journée une chute de 8% du PIB pour 2020, alors que les mesures de confinement en France ont été prolongées jusqu’au 11 mai.

Sans surprise, l’Italie, l’un des pays les plus touchés dans le monde, va subir de plein fouet les conséquences économiques de la pandémie. À l’arrêt quasi-total depuis plus d’un mois, ce pays devrait voir son PIB chuter de 9,1% en 2020, après une hausse poussive de 0,3% en 2019.

De son côté, le Royaume-Uni fera face à une baisse du PIB de 6,5% en 2020, après une hausse de 1,4% en 2019. Première économie de la zone euro, l’Allemagne, puissance exportatrice qui avait déjà souffert de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, devrait voir sa croissance se contracter de 7% cette année, après une petite hausse de son PIB de 0,6% l’an dernier.

Le Fonds s’attend à ce que l’économie dans la zone euro reparte progressivement au second semestre 2020, avec la levée progressive des mesures de confinement qui a été ordonné pour tenter d’enrayer la progression du virus. En 2021, la zone euro devrait voir s’amorcer une reprise (quoique à un rythme plus lent que la chute en 2020) avec une croissance de 4,7%. Le 20 janvier dernier, alors que l’épidémie de coronavirus s’était abattue sur la Chine, le FMI tablait sur une croissance de 1,3% pour 2020.

 

Le FMI rappelle que ses estimations pourraient être revues à la hausse dans les mois prochains. L’organisation souligne la difficulté de faire des prévisions en raison du caractère inédit de cette crise et de l’« incertitude considérable ». En outre, la reprise économique mondiale nécessitera plus de mesures de relance, en particulier dans les pays avancés, a estimé mardi l’économiste en chef de l’institution, Gita Gopinath. Ce stimulus « serait plus efficace » si les mesures étaient « bien coordonnées », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à l’occasion de la publication des dernières prévisions sur l’économie mondiale.

Comme les promesses de campagnes politiques, les prévisions du FMI n’engagent que ceux qui y croient. Par ailleurs, la reprise débute seulement à petits pas et il paraît difficile de savoir quel va en être le coût. Le relatif optimisme de ces prévisions apparaît donc comme un indicateur de la communication du FMI destinée au monde de l’économie peu concerné par les conséquences sociales de la crise.

Avec AFP

La directrice du FMI, Kristalina Georgieva Photo DR