A Alger comme sur tout le territoire algérien, une vaste campagne d’arrestations frappe à nouveau brutalement des citoyens et des personnalités publiques proches du soulèvement populaire pacifique. Elle menace toutes celles et ceux qui s’engagent en faveur d’un changement radical et contre les choix unilatéraux des autorités de fait. De nombreux citoyens se mobilisent dans un climat de Hirak*, toujours censuré.
Lancée par le comité national pour la libération des détenus le 22 septembre dernier, une pétition dénonçant cet état de fait a déjà recueilli plus de 600 signatures. Selon le texte : » La répression n’épargne ni les symboles de l’Histoire de la libération nationale ni les militants du combat politique contre la corruption et pour les libertés individuelles et collectives. Elle touche toutes les catégories de la population et tous les courants idéologiques de la société. A Oued Rhiou, l’irresponsable recours à l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre a entrainé la mort d’hommes et créé un précédent extrêmement dangereux en comparaison au pacifisme mondialement reconnu des manifestants ».
Et d’ajouter : « A l’aube du huitième mois du soulèvement populaire pacifique, le pouvoir assume publiquement, par la voix du Chef d’état-major de l’Armée, la poursuite de la violation de droits constitutionnels fondamentaux consacrés par les conventions et pactes internationaux. Symbole de l’Etat national et de l’indépendance du pays, Alger, la capitale, est interdite d’accès aux Algérien(ne)s les jours de manifestations, au mépris de la liberté de circulation reconnue par le Droit. Pis, le droit de propriété est cyniquement piétiné par la menace de saisie et de verbalisation des véhicules transportant tout présumer manifestant ».
Pour les signataires parmi lesquels de nombreux médecins, enseignants universitaires, intellectuels ou artistes : » Cette stratégie de la peur collective est mise en place dans le vain espoir de décapiter et de casser la mobilisation populaire pacifique contre le système autoritaire et ses symboles. Seul importe le passage en force du choix unilatéral du pouvoir au mépris du droit du peuple à connaitre et débattre de toutes les options de sortie de crise proposées par toutes les parties ».
De même, les protagonistes dénoncent et condamnent fermement : « La campagne illégale de répression et la guerre subversive déclenchée contre les militants politiques et les citoyens et manifestants pacifiques » exigeant avant tout : « l’arrêt immédiat de la répression, la libération inconditionnelle de tous les détenus d’opinion et la levée de toutes les entraves aux droits et libertés ».
Appelant enfin « le peuple algérien à se mobiliser pacifiquement et massivement jusqu’à l’arrêt total de l’arbitraire et l’aboutissement de ses revendications démocratiques ».
* Le Hirak (en arabe « mouvement ») désigne la série de manifestation qui a lieu depuis le 16 février 2019 en protestation contre le projet politique porté par les « proches » d’ A. Bouteflika, malgré le désistement de ce dernier.
La pétition : https://www.change.org/p/peuple-alg%C3%A9rien-appel-%C3%A0-l-arr%C3%AAt-imm%C3%A9diat-de-la-r%C3%A9pression-contre-le-peuple-alg%C3%A9rien?recruiter=936649771&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=psf_combo_share_abi&utm_term=share_petition&recruited_by_id=1b17da30-3219-11e9-9333-f382ddffda21&share_bandit_exp=abi-17998220-fr-FR&share_bandit_var=v1&utm_content=fht-17998220-fr-fr%3Av6